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Grand Angle

Au grand dam du PJD, les dernières nominations royales au profit de la gauche

Les nominations se suivent et se ressemblent. Le PJD est toujours mis à l’écart des fonctions au sein de la haute administration et les conseils.

Publié
Saâd Eddine El Othmani au Parlement / Archive - DR
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Le Palais continue d’accorder sa confiance à des personnalités issues des rangs de la gauche. Les nominations royales de ces dernières semaines viennent prolonger la politique initiée par la monarchie au tout début du règne de Mohammed VI.

La désignation le 10 décembre 2002 de Driss Benzekri secrétaire général du Conseil consultatif des droits de l’Homme et une année plus tard président de l’Instance Equité et Réconciliation, avaient acté ce rapprochement entre les deux parties. Un rapprochement qui dure depuis 16 ans, notamment pour les postes hautement politiques.

Le 17 novembre dernier, le roi Mohammed VI a nommé Driss El Guerraoui, membre de l’USFP, président du Conseil de la Concurrence en place pour remplacer Abdelali Benamour, également ancien du parti de la Rose. Le même jour, le souverain désignait Omar Seghrouchni à la tête de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel. Ce dernier était également un militant de l’USFP avant de prendre ses distances aux débuts des années 2000 avec la ligne du parti conduite par Abderrahman Youssoufi.

Les héritiers de la gauche                           

Cette ouverture sur la gauche allait se poursuivre le lundi 3 décembre avec la désignation d’Ahmed Reda Chami, un ancien de l’USFP, au poste de président du Conseil économique, social et environnemental. Ce jeudi, est tombé la nomination d’Amina Bouayach, également une ancienne de l’USFP, aux commandes du Conseil national des droits de l’homme.

Le même jour, la chance sourit à Ahmed Chaouki Benyoub, un ex de l’OADP fondée par Mohamed Bensaïd Aït Idder, pour diriger la Délégation interministérielle des droits de l’Homme.

Les yeux sont désormais rivés sur les présidences du Conseil Consultatif de la Famille et de l’Enfance (CCFE) et le Conseil Consultatif de la Jeunesse et l’Action associative (CCJAA), publiés au Bulletin officiel respectivement en août 2016 et en janvier 2018, et qui pourraient revenir à d’anciens militants de l’USFP, du PPS ou du PADS.

Le PJD en spectateur

Même le pouvoir judiciaire n’échappe pas à cette tendance. Le 5 avril dernier, le roi Mohammed VI avait désigné El Hassan Boukantar, membre de la Cour constitutionnelle. Il figurait sur la liste des six personnes choisies directement par le souverain. Deux jours plus tard, Mohamed El Haloui, ancien président de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), intégrait dans les mêmes conditions le club très fermé des membres du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

En revanche le PJD, est resté à l’écart de toutes ces nominations royales. Et pourtant, les leaders de la Lampe ne cessent de couvrir d’éloges la monarchie et le roi Mohammed VI, dans leurs différentes sorties médiatiques. Une mise à l’écart qui soulève des interrogations sur le niveau de confiance entre le Palais et les islamistes. A moins qu’il ne s’agisse d’une pénurie de profils adéquats au sein du PJD pour ces missions hautement politiques ?

En sept ans de présidence du gouvernement, le PJD a tout de même réussi à placer certains de ses cadres comme secrétaires généraux de ministères ou directeurs d’entreprises publiques. Le plus beau succès reste probablement la désignation, le 14 octobre 2016, de Mohamed Réda Benkhaldoun ambassadeur en Malaisie et Brunei Dar Essalam.

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