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Grand Angle

Bi-nationalité : L'UMP veut instaurer un « serment d'allégeance aux armes »

«Un serment d’allégeance aux armes», c’est ce que propose l’UMP  afin de renforcer la relation entre l'armée et la nation française. En d’autres termes, chaque Français arrivé à l’âge de la majorité, devrait s’engager, si les circonstances s’imposent, à servir sous les armes françaises. Les «non-Français» souhaitant acquérir la nationalité sont également concernés. Toutefois, cette proposition ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique française.

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Parmi les 29 propositions présentées par l’UMP le mardi 20 septembre, en marge de sa convention sur la Défense nationale s’inscrivant dans le cadre de la préparation de son projet présidentiel pour 2012, l'une d'entre elles intrigue . Le parti majoritaire suggère d’instaurer un «serment d’allégeance aux armes», rapporte le quotidien français Le Monde. C'est-à-dire que tout Français, ayant atteint l’âge de la majorité légale, devrait s’engager à servir la France, en cas de conflit armé. Cette proposition s’appliquerait davantage aux personnes qui ne sont pas nées Françaises et qui souhaitent leur naturalisation.

 «Ce serait une bonne chose que ce moment solennel soit obligatoire (...) Nous faisons nôtre cette célèbre formule de John Kennedy, qui invitait à se demander non pas ce que le pays pouvait faire pour nous mais ce que nous pouvions faire pour le pays», a fait savoir le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé. «Nous nous inscrivons dans ces notions de droits et de devoirs de chacun. Ce n'est rien d'autre que de rappeler que chaque jeune Français doit pouvoir, à un moment, s'engager à servir son pays si les nécessités le commandent», a-t-il ajouté.

Le serment de la perplexité

Le projet proposé par le parti présidentiel n’a pas manqué de susciter la polémique. «Le serment d’allégeance aux armes» ne semble pas plaire à tout le monde et plonge même certains politiques dans la perplexité. A commencer par le ministre de défense Gérard Longuet (UMP), qui s’est dit «un petit peu» gêné, à sa sortie de la convention.  «L'idée est bonne, mais il faut travailler la sémantique», a-t-il assuré, par la suite.

Guy Teissier, président de la commission de la défense de l’Assemblée générale (UMP), s’est montré réticent vis-à-vis de l’énonciation du projet en question. «Le mot d'allégeance ne me plaît pas», a-t-il indiqué. Avis également partagé par le ministre de l’éducation nationale Luc Chatel, qui a déclaré sur les ondes d’Europe 1, que la formule «allégeance aux armes» n’est «pas forcément la plus adaptée».

Le PS et le FN fustigent

Une fois de plus, Marine Le Pen était parmi les premiers à alimenter le débat. «Encore un serment... l'américanisation, qu'est-ce qu'on aime ça chez Sarkozy... Ils vont bientôt nous sortir la Bible pour qu'on fasse le serment dessus ?», a déclaré la présidente du Front National sur un ton moqueur.  «S'il y a une réflexion à mener, c'est sur l'existence d'un service national», a-t-elle avancé.

A gauche, on estime plutôt que la proposition controversé n’est autre qu’ «un clin d’œil au FN». Pour Bernard Cazeneuve, député du Parti Socialiste de la Manche, il s’agit là d’«une proposition électoraliste destinée, une fois de plus, à capter les voix du Front national». Même son de cloche du coté de François Hollande, candidat à la primaire socialiste. «Ça fait partie de ces annonces qui visent à faire je ne sais quelle compétition avec je ne sais qui. La fidélité à la France doit se marquer à des moments qui ne sont pas forcément liés aux armes», a-t-il soutenu.

Pour l’instant, la question n’est qu’au stade de suggestion. Mais, une chose est sûre, le débat sur l’application éventuelle d’un serment d'allégeance aux armes est ouvert.

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