Affaire Adib : La garde des Sceaux ne confirme pas avoir reconnu un «dysfonctionnement»

Contrairement aux versions rapportées par les médias, la Chancellerie semble ne pas avoir reconnu ouvertement un vice de forme, dans la convocation de quatre journalistes marocains par la justice française.

Lundi, le directeur de publication de Challenge.ma, Adil Lahlou Kamal, le chroniqueur Jamal Berraoui, le directeur de publication du site Quid.ma, Naïm Kamal et la journaliste Narjis Rerhaye ont en effet annoncé avoir été convoqués à Paris. Le président du Parlement marocain, Habib El Malki, aurait lui aussi reçu la correspondance, en tant qu’ancien directeur de publication de Libération, qui a publié la tribune considérée par l’ex-capitaine Mustapha Adib comme insultante à son égard.

Mercredi, Atlasinfo a rapporté que la ministre française de la Justice, Nicole Belloubet, a reconnu un «dysfonctionnement» dans cette affaire, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue marocain, Mohamed Aujjar. Pourtant, le récit de son cabinet est plus nuancé. Contacté par Le Desk, celui-ci «livre une toute autre version des faits qui ne fait cas ni de plates excuses, ni d’un quelconque aveu de faute commise par la magistrate Aïda Traoré», qui a adressé les convocations.

«La ministre a bien eu son homologue au téléphone mais au sujet d’un autre dossier», indique Le Desk en citant Karen Saranga, membre du cabinet Belloubet. Elle affirme à la même source que «la garde des Sceaux ne peut faire aucun commentaire sur les procédures judiciaires en cours». Selon des sources citées par le média marocain, la conversation aurait plutôt porté sur le cas de Thomas Gallay, un Français condamné à 4 ans de prison ferme au Maroc pour des faits de terrorisme. La conversation entre les deux ministres intervient moins d’un mois après la réception de Béatrice Gallay, mère du ressortissant, par le président Emmanuel Macron. Le 11 août dernier, celui-ci a promis de «s’occuper de l’affaire personnellement».