La première sénatrice musulmane d’Australie vent debout contre le racisme institutionnalisé

A 55 ans, Mehreen Faruqi devient la première femme musulmane à accéder au Sénat australien. Depuis le 15 août dernier, elle siège parmi les députés du parti Australian Greens et représente l’Etat des Nouvelle-Galles du Sud, le plus peuplé du pays.

Mardi dernier, le discours inaugural de la députée a porté un message fort, dénonçant le racisme institutionnalisé en Australie. «Ma présence au Sénat est un affront pour certains», déclare-t-elle d’emblée, reprise par Le Monde. «C’est avec une grande fierté que je me présente ici devant vous, et sans complexes : une femme de couleur, musulmane, immigrée, féministe», ajoute-t-elle, longuement applaudie à l’issue de son allocution.

En effet, cette dernière constitue une réponse à nombre de polémiques au sein du Sénat australien, où un député a d’ailleurs exigé, le 14 août, un référendum en guise de «solution finale» à la présence des musulmans dans le pays. Mais ce récent fait n’est pas l’unique en son genre, traduisant les crispations que suscitent les questions identitaires parmi les élus du pays.

Le Monde rappelle que l’année dernière, une sénatrice d’extrême droite s’est présentée en burqa à l’une des séances de l’Assemblée. «Beaucoup sont toujours réticents à reconnaître que nous sommes une société coloniale», a constaté pour sa part Mehreen Faruqi. «L’existence du racisme, du sexime et d’autres discriminations n’est pas nouvelle, mais ce qui a changé, c’est sa législation, sa normalisation, sa promotion dans les médias et en politique», déclare la députée qui a mené une brillante carrière universitaire, avant d’accéder au parlement australien.

Née au Pakistan, Mehreen Faruqi a obtenu son Bachelor en génie civile en 1988. Elle est arrivée en Australie en 1992, où elle a continué ses études à l’Université des Nouvelles-Galles du Sud. Elle a obtenu son doctorat en ingénierie environnementale en 2001, évoluant par ailleurs au sein des Verts.