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Grand Angle

Casablanca : La police administrative viendra-t-elle à bout de l’insalubrité ?

Voilà près d’un an que la commune urbaine a lancé un projet pilote contre la saleté des rues, à coups d’interventions et de campagnes de sensibilisation effectuées par une police administrative.

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Les fonctionnaires de la police administrative sont pour l’instant au nombre de 70, formés par la SDL Casa Prestation et les cadres de la commune. / DR
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L’insalubrité à Casablanca est-elle un mal incurable ? A en croire l’expérience pilote initiée en septembre 2017 par la commune urbaine, la saleté des rues et l’anarchisme régnant de l’occupation du domaine public pourraient être vaincus par… une «police administrative».

Le projet avait été lancé en vertu d’un arrêté municipal relatif à l’hygiène à Casablanca pour faire respecter les règles de conservation alimentaire, l’entassement des déchets et la pollution visuelle. Pendant 4 à 6 mois, une police dite administrative devait arpenter la capitale économique pour rappeler aux citoyens (ou les informer de) quelques règles élémentaires de bienséance urbanistique, notamment dans le secteur de la restauration, l’hôtellerie, les petits commerces, les salons de coiffure et d’esthétique, les bus et les taxis, mais aussi les marchands ambulants et les terrasses de café qui empiètent sur les trottoirs.

«Nous évoluerons progressivement, en nous concentrant d’abord sur les grandes artères touristiques pour nous déplacer par la suite vers les quartiers populaires», prévoyait Nabila Rmili, l’adjointe au maire chargée de la Santé. De plus, il était prévu que le fait d’étendre son linge sur le balcon, de battre son tapis aux fenêtres ou d’installer des paraboles soit passible d’une amende de 100 dirhams.

Seulement deux préfectures dans un premier temps

Changement de programme en cours de route ou mauvaise communication entre les acteurs concernés, il semble que «les grandes artères touristiques» évoquées par la responsable ont été délaissées au profit, simplement, de deux préfectures : Anfa, avec les quartiers Maarif, Sidi Belyout et Anfa, et Moulay Rachid, y compris l’arrondissement de Sidi Othmane, nous indique Abdessamad Haiker, 1er vice-président de l’arrondissement du Maarif.

Point d’amende non plus, assure ce dernier – en tout cas pour l’instant. «Cette première phase a été l’occasion pour nous de sensibiliser les citoyens et de les inviter à régulariser leur situation dans le cas où ce serait nécessaire. Bien sûr, on vérifie que leurs activités sont autorisées selon les démarches à suivre, notamment pour les travaux de construction, qui sont parfois non conformes ou réalisés sans autorisation», ajoute-t-il.

Quant à la «police administrative», il s’agit de «fonctionnaires assermentés qui effectuent des interventions quotidiennes de manière régulière, organisée et efficace, selon un programme préétabli en coordination avec les présidents des arrondissements». Ils sont pour l’instant au nombre de 70, formés par la société de développement local Casa Prestation et les cadres de la commune. A terme, ils devraient être 300, avait précisé Nabila Rmili.

«On les a regroupés sous forme de brigades qui n’ont aucune autre mission que de faire respecter les règles de propreté, d’urbanisme et d’occupation du domaine public. C’est la nouveauté en quelque sorte. Cette expérience nous a aussi permis d’avoir une idée sur la faisabilité de cette police administrative.»

Abdessamad Haiker, 1er vice-président de l’arrondissement du Maarif

Pour l’heure, le responsable s’estime «satisfait» de ce premier jet, mais dit attendre le mois de septembre pour véritablement dresser un bilan concret.

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