Les personnes interpelées, âgées de 20 à 50 ans, faisaient partie de ces pirates de la route qui font de plus en plus de victimes parmi les MRE qui transitent par l’Espagne. L’agence de presse espagnole EFE précise d’ailleurs que les principales cibles de ces pirates sont des Maghrébins, dont on sait qu’une grande partie vient du Maroc.
Les marchandises diverses, bijoux, ordinateurs, et argent liquide qu’ils emportent avec eux pendant leurs vacances, ou de retour du Maroc, en font des cibles de choix. Plusieurs internautes MRE, victimes de ces pirates d’un genre nouveau, ont d’ailleurs dénoncé sur nos forums les agressions dont ils ont été victimes.
Le mode opératoire
D’après EFE, les 20 suspects interpelés par les éléments de la Garde civile espagnole sont d’origine iranienne. Ils s’en prenaient surtout à des conducteurs avec à bord de leur véhicule des enfants et des personnes âgées, les considérant comme des cibles vulnérables.
Les malfrats, munis de déguisements de policiers et de fausses cartes de police, ciblaient des voitures portant des plaques d’immatriculation françaises. Ils évitaient ainsi de tomber sur des locaux, qui connaissaient bien leurs ruses. Ils s’adressaient d'ailleurs à leurs victimes en anglais. Les faux policiers se présentaient alors comme des agents effectuant un contrôle anti-drogue. Ils dépouillaient ensuite leurs victimes en recourant à la violence et aux intimidations. Chacune de leurs opérations leur rapportait en moyenne 1000 euros, souligne EFE.
Une opération de longue haleine
Le gang de faux policiers aurait perpétré près d’une centaine d’agressions. Selon Javier Rogero, chef de la Police judiciaire de Madrid, seuls 30% de leurs forfaits seraient connus. Le reste des victimes les aurait pris pour de vrais agents de police. Lors de l’opération «Persépolis», qui a permis de démanteler le réseau, les agents de la Garde civile ont mis la main sur 19 voitures, des ordinateurs, des bijoux ainsi que des devises de plusieurs pays.
Les suspects sévissaient depuis 2009. L’opération «Persépolis» a été lancée à partir de la recrudescence des plaintes observées à partir de mars 2011, a expliqué Javier Rogero. Les premières personnes arrêtées, dans le cadre de cette affaire, ont été prises au milieu d’une de leurs agressions. Ils auraient même tenté de renverser les agents en faction alors qu'ils essayaient de s'échapper.
EFE note que l’opération «Persépolis» a été rendue difficile par le fait que le gang n’utilisait pas de téléphone portable pour ses communications, et utilisait plusieurs planques pour brouiller les pistes. Peu après leur arrestation, Le chef de la police judiciaire a annoncé que ses troupes étaient sur les traces d’un réseau moins actif. En attendant, les routes d’Espagne seront un peu plus sûres pour les MRE.
Reportage arrestation faux policiers