Fuite du militaire du Polisario : Le Front prêt à «pardonner» en échange de son retour dans les camps

Du nouveau dans la fuite de Mohamed Hassana Abdelouaheb, disparu depuis le 18 mai alors que le Polisario était en pleine préparation pour la commémoration du 45e anniversaire du lancement de son action armée à Tifirati. La direction du Front aurait sollicité la médiation de membres de sa famille installés dans les camps de Tindouf pour faciliter les conditions du retour du militaire.

Ce recours aux proches intervient juste après la diffusion sur internet d’une communication téléphonique entre Hassana et l’un de ses cousins, dans laquelle le Sahraoui se défend d’avoir détourné 100 000 dinars algériens, comme cela a été relayé par des médias proches du mouvement de Brahim Ghali. «Ils ont les registres, c’est à eux de les réviser», a-t-il dit.

En revanche, le militaire, qui était chargé du dossier des aides internationales avant sa disparition, a pointé du doigt la direction du Polisario, l’accusant d’être «en faillite».

«Que de temps passé à attendre»

Le militaire n’a pas encore décidé de sa prochaine destination. «Je veux que personne ne subisse les conséquences de la décision que je vais prendre. Que de temps passé à attendre», a-t-il confié à son proche.

Outre l’option de rentrer au Maroc et de bénéficier d’un exil doré, à l’instar de ses prédécesseurs ayant choisi cette option, il pourrait frapper à la porte de la délégation du Haut-Commissariat aux réfugiés à Nouakchott afin de solliciter la carte de réfugié. Un sésame à même de lui assurer une résidence dans un pays européen pour démarrer une nouvelle vie. A moins que sa fuite ne soit animée par des projets politiques.

En attendant d’être fixé sur le point de chute de Hassana Abdelouaheb, le Polisario serait prêt à «pardonner» au militaire son geste en échange d'un retour dans les camps de Tindouf. Visiblement, le Front souhaite clore rapidement cette affaire avec le minimum de dégâts. Le mouvement craint en effet que ce cas ne fasse tache d’huile dans les rangs de ses cadres militaires et civils.

La disparition du militaire continue de soulever des interrogations sur ses réelles motivations, d’autant qu’il était considéré, de par sa fonction, parmi les Sahraouis les plus privilégiés.