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Grand Angle

Marocaines dans les champs européens : Noureddine Benkhalil, DG par intérim de l’ANAPEC, persiste et signe

Contacté par Yabiladi pour se prononcer sur l’affaire des femmes marocaines travaillant dans des champs espagnols, Noureddine Benkhalil, à la tête de l’ANAPEC, répond à nos questions tout en insistant sur le contenu de la mise au point rendue publique par le ministère de tutelle. Pour lui, «un cas isolé ne doit pas venir polluer tout un travail (…) [déjà] très difficile». Détails.

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Noureddine Benkhalil, directeur général par intérim de l'ANAPEC et secrétaire général du ministère du Travail. / Ph. Challenge
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L’affaire révélée fin avril dernier par une enquête du célèbre média américain présent dans plusieurs pays du globe, continue de faire réagir les responsables marocains. Après la mise au point ratée du ministère du Travail et de l’Insertion professionnelle, le 9 mai dernier, le Secrétaire général dudit ministère et directeur général par intérim de l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) a répondu ce mercredi à nos questions.

Un communiqué pour réagir à… Chouf TV

«La seule réponse que nous avons donné était en rapport à la vidéo qui a été annexée à l’article publié par Chouf TV, qui ont repris l’article de la revue allemande», nous précise-t-il. Le directeur général par intérim de l’ANAPEC tient à rappeler les grandes lignes du communiqué de presse du ministère. «Je rappelle que la dernière promotion des ‘’Offres génériques’' date de 2008. Cela veut dire qu’à part cette année, il n’y a pas eu de nouvelles personnes et depuis 2008-2009 il n’y a eu que des répétitrices. Si la personne (la plaignante, ndlr) a aujourd’hui 25 ans, elle serait partie en 2008-2009 à l’âge de 15 ans, ce qui n’est pas possible puisque nous, en tant qu’institution publique, nous ne sélectionnons que les personnes majeures ayant plus de 18 ans», note-t-il. Noureddine Benkhalil dit aussi qu’il est «regrettable que la revue allemande ne [les] a pas connecté».

Lorsqu’on précise au secrétaire général du ministère du Travail les remarques de notre article, et que la mise au point contenait des informations erronées, notre interlocuteur se contente d’affirmer que «de toutes les façons, [les autorités compétentes ont] donné de l’information en réagissant à la reprise de l’information de cette revue allemande par des médias marocains».

L’occasion pour lui d’insister sur le fait que les réclamations des Marocaines travaillant en Espagne sont transférées immédiatement aux autorités espagnoles. «Au jour d’aujourd’hui, nous avons précisé qu’à chaque fois que nous avons une réclamation émanant d’une personne identifiée, nous la transférons immédiatement à l’ambassade de l’Espagne qui saisit les autorités espagnoles pour lancer des enquêtes», assure-t-il. «S’il y a des cas qui ont fait l’objet de plaintes, sans saisir les autorités marocaines ou espagnoles, nous ne pouvons pas les traiter», fait-il remarqué.

«Ce ne sont pas les scoops et l’intox qui vont faire vivre les Marocains»

Noureddine Benkhalil nous explique la réaction du ministère par «l’opportunité» qui se présente pour «beaucoup de femmes marocaines, donc pour beaucoup de familles». «Il s’agit de 15 000 familles et rien que le revenus de deux mois est l’équivalent du SMAG annuel donc il ne faudrait pas qu’il y ait de la perturbation, sans oublier que nous ne savons mêmes pas qui est derrière cette affaire», nous lance-t-il.

«Un cas isolé d’une personne que nous n’avons pas pu identifier ne doit pas venir polluer le travail difficile que nous menons. Vous savez, pour gagner la confiance des Européens et permettre à des femmes de travailler le temps que notre économie puisse générer des emplois suffisants pour tout le monde, ce n’est pas chose facile. Personnellement, je n’accepte pas.»

Noureddine Benkhalil, DG par intérim de l'ANAPEC

Le directeur général par intérim nous confie aussi que «ce ne sont pas les scoops et l’intox qui vont faire vivre les Marocains et les Marocaines». «Il y a des familles qui vivent de cela. Nous avons mené des enquêtes et il s’avère que des gens ont pu scolariser leurs enfants, réaménager leurs maisons, acheter des équipements et ont mené des activités génératrices de revenu. C’est ce qui nous intéresse», rappelle-t-il.

Avant de raccrocher, Noureddine Benkhalil tient à rappeler que l’ANAPEC n’a «rien reçu» de la part de la Marocaine violée en Espagne. «Vous pouvons contacter la revue allemande et leur demander de nous envoyer une copie de cette plainte pour qu’elle soit adressée à notre consul général à Séville dont dépend la région de Huelva», conclut-il.

Il eût été préférable de le faire directement, et ce avant même de publier le communiqué erroné et d’envoyer une délégation sur place. 

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