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Grand Angle  

Scandale écologique à Khlalfa : Le député PPS nie en bloc... ou presque

Après avoir révélé un scandale écologique lié aux activités d’une huilerie dans la commune de Khlalfa (province Taounate), Yabiladi a contacté l’un des propriétaires, le député Abdallah El Bouzaïdi. Il nous livre une toute autre version.

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Abdallah El Bouzaidi, député PPS de la circonscription électorale Taounate-Tissa
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L’huilerie Al Baraka sise à Khlalfa (Province de Taounate) continue ses activités malgré un arrêt du ministère de l’Intérieur imposant sa fermeture immédiate en 2011. Alors que le voisinage se plaint des répercussions environnementales, le député Abdallah El Bouzaidi, un des copropriétaires de l’huilerie, rapporte à Yabiladi une autre version des choses.

L’huilerie Al Baraka dispose d’une autorisation

L’huilerie en question, Al Baraka, appartient à la famille El Bouzaidi. En théorie et sur le papier, le propriétaire est Mohamed El Bouzaidi Drissi. Son fils n’est autre qu’Abdallah El Bouzaidi, député PPS de la circonscription électorale Taounate-Tissa.

Joint ce mardi par Yabiladi, Abdallah nous affirmera tout d’abord que l’huilerie «ne [lui] appartient pas» mais à son père. Cependant il a tenu à se justifier. S’exprimant à la première personne du pluriel, il nous affirmera que «notre huilerie est aux normes» et que depuis l’ordre de fermeture datant de 2011, «son activité est légale».

Sur le document que nous avons consulté, il s’avère en effet que l’ordre de fermeture n’est pas définitif. Dans sa décision, l’Intérieur précise que la réouverture pourrait se faire (ou non) sur la base d’une expertise environnementale effectuée par une commission chargée à cet effet.

Selon El Bouzaidi, la décision de 2011 concerne toute la commune et ne vise pas seulement son huilerie. Depuis cet ordre, l’huilerie «a une autorisation et sincèrement, pour en obtenir une, ce n’est pas simple», nous confie Abdallah.

Une catastrophe écologique ? «Non !»

Mais au-delà de l’activité légale ou illégale de l’entreprise, le voisinage pointe une catastrophe écologique qui plane sur la région. Cela fait presque vingt ans que l’huilerie est en activité. D’après son copropriétaire, la firme aurait cessé son activité le 15 janvier 2018, fin de la saison de trituration des olives.

Dans ce sens, tous les résidus résultants de la trituration auraient été «emmagasinés et évacués vers Taounate dans des citernes», affirme Abdallah. Lorsque nous avons évoqué les images et vidéos toutes récentes, le député nie en bloc, car, selon lui «il n’y a rien».

Dans sa plaidoirie, notre interlocuteur fait également allusion au plaignant. Selon Abdallah, M’hammed Ettouby a décidé de s’installer à côté de l’huilerie «alors que cette dernière existait déjà avant son déménagement». Il va jusqu’à affirmer que cette affaire serait «montée de toutes pièces» par Ettouby qui «[les] persécute».

A quelques mètres de l’huilerie en question, a été construite la maison de la famille Ettouby, des MRE qui passent désormais les trois quarts de l’année au Maroc. Depuis plus d’un an, la famille tire la sonnette d’alarme, essayant de faire réagir les autorités locales, en vain.

Pour El Bouzaidi, «les bassins de margines sont loin de la demeure» d’Ettouby, tout en ajoutant «se laver les mains» d’une quelconque responsabilité vis à vis de l’entreprise familiale.

Evoquant carrément un complot, Abdallah explique qu’après plusieurs années d’exploitation, «ce n’est que cette année que ce monsieur découvre des margines dans son puits». Les plaignants, selon lui, «ont sévi et on ne sait pas d’où ils viennent, ni ce qu’ils cherchent».

S’exprimant autour de l’affaire, El Bouzaidi parle d’une vraie bataille juridique. Il nous explique «quand il y a une guerre, chacun essaye de trouver un moyen de vaincre l’autre». De plus, il serait même possible que la famille Ettouby, «ait mis des margines dans son propre puit», affirme-t-il sans étayer ses accusations.

Après de longues minutes d’échange, il finira par concéder que «les bassins doivent être revus, le plastique n’est pas bien installé. Mais peut-être que l’année prochaine on le fera». 

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