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Interview

Abdelmalek Kettani : «La proximité entre Mohammed VI et Alassane Ouattara est primordiale»

Interrogé par Yabiladi en marge d’une rencontre à Abidjan organisée par l’Institut Amadeus, Abdelmalek Kettani, ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire, revient notamment sur l’intégration de la communauté marocaine et les liens politiques qui unissent les deux pays.

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Abdelmalek Kettani, ambassadeur du Maroc en Côte d'Ivoire / Ph. Yabiladi
Temps de lecture: 2'

Que représente la communauté marocaine en Côte d’Ivoire en termes statistiques mais aussi  au niveau de l’intégration ?

La communauté marocaine en Côte d’Ivoire regroupe environ 5 000 personnes, dûment enregistrées aux registres de l’ambassade. Nous avons une communauté qui est là depuis très longtemps et même bien avant l’indépendance. Le doyen, M. Lazrak, est un commerçant qui est là depuis plus de 60 ans. Il a ouvert la voie à d’autres commerçants par la suite. Il y a aussi des jeunes qui, sans avoir un niveau d’études très élevé, ont réussi de façon spectaculaire. Ils font la fierté du Maroc. Il y a également des petits industriels ou ceux qui travaillent dans le secteur de l’artisanat. 75% des Marocains installés en Côte d’Ivoire sont originaires de Fès ou Casablanca.

Par ailleurs, on a remarqué ces dernières années une petite évolution sociologique avec l’arrivée de nouvelles entreprises marocaines, qui ont ramené avec elles des cadres supérieurs, des managers et des ingénieurs.

La communauté marocaine est bien intégrée et s’organise au sein notamment de l’Association des Marocains résidents en Côte d’Ivoire et l’Assemblée du Conseil des Marocains résidents en Côte d’Ivoire. Nous essayons de créer de la cohésion et rassembler autour d’évènements. D’ailleurs, l’année dernière nous avons célébré ensemble la fête du Trône.

Quelle est la place des entreprises marocaines en Côte d’Ivoire et comment cette arrivée est-elle perçue ?

Il faut savoir que le Maroc était le premier investisseur en Côte d’Ivoire en 2015. Il y a eu cette année-là des investissements majeurs, notamment le rachat de Moov Telecom par Maroc Telecom et d’autres investissements du groupe Addoha. Le volume global a doublé en 2015 puis a un peu baissé par la suite. Ce qui est tout a fait normal compte tenu du caractère exceptionnel de l’année 2015. Mais ces efforts nous ont permis d’acquérir une image d’investisseur dynamique.

Nous avons des usines dans le secteur pharmaceutique, de la literie, des call centers, etc. De plus en plus d’entreprises viennent s’installer en Côte d’Ivoire qui est le plus grand marché de la sous région, pour ensuite rayonner dans les pays avoisinants.

Il y a de nombreuses opportunités en Côte d’Ivoire pour les entreprises marocaines. J’encourage les entreprises à venir prospecter et peut-être s’installer. Et l’ambassade du Maroc leur est ouverte avec une équipe dynamique. 

Sur le front politique, il y a une affinité forte entre le souverain marocain et le président ivoirien. Cette proximité entre chefs d’État peut-elle être un moteur pour la sous-région, notamment la CÉDÉAO, et plus généralement pour l’Afrique ?

Les relations entre le Maroc et la Côte d’Ivoire date de l’époque de feu le roi Hassan II et le président Houphouët-Boigny. A l’époque le prince héritier venait en vacances en Côte d’Ivoire. Nous avons un historique riche. Aujourd’hui, la proximité et la relation de confiance et de fraternité qui existe entre Sa Majesté le Roi et le Président Ouattara est bien sûr un facteur très utile et va dans le sens des intérêts des deux pays. Nous avons ainsi un soutien constant et fort de la Côte d’Ivoire que ce soit sur la question de la cause nationale (ndlr : dossier du Sahara) au niveau des instances internationales, la réintégration au sein de l’Union africaine, ou de la demande d’adhésion du Maroc à la CÉDÉAO. De par cette proximité des deux chefs d’Etat respectifs, nous pouvons jouer un rôle important pour la sous-région. 

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