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Grand Angle

Maroc : Le journaliste Rachid Elbelghiti revient sur sa garde à vue

Arrêté jeudi à son domicile, Rachid Elbelghiti a été placé en garde à vue jusqu’à ce matin. Soupçonné d’avoir fourni un chèque sans provision, il explique à Yabiladi les dessous d’un feuilleton qui dure depuis au moins un an.

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Rachid Elbelghiti, journaliste et président de l’association Tata Tamouran’t. / Ph. Mounir Mhimdate
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Journaliste et président de l’association Tata Tamouran’t, Rachid Elbelghiti a été arrêté jeudi à son domicile à Rabat. Dans le cadre d’une affaire de «chèque sans provision», il a été placé en garde à vue jusqu’à la matinée de ce vendredi.

Contacté par Yabiladi après sa remise en liberté, le journaliste explique que «ce qui s’est passé hier est l’aboutissement d’un long épisode qui se tissait depuis au moins une année». En effet, Rachid Elbelghiti nous rappelle que le compte bancaire de son association, domicilié dans une agence de la Banque centrale populaire (BCP) à Rabat, a disparu des radars à deux reprises, laissant l’agence bancaire dans l’incapacité de le tracer.

A l’origine du chèque, l’association Tata Tamouran’t avait organisé un festival dans la province du sud, dans le cadre d’une convention avec plusieurs organismes et institutions. «Nous devions faire parvenir à un de nos partenaires un fond de 1 500 000 DH par le biais du Conseil provincial de Tata», nous explique Rachid Elbelghiti. Mais le 29 décembre 2016, date à laquelle le concerné devait percevoir son chèque, le président de l’association a réalisé que celui-ci était traçable au niveau de la banque, contrairement au compte bancaire.

Des explications qui se font toujours attendre

Fin janvier 2017, dans le cadre d’une procédure ordinaire auprès de sa banque, le journaliste s’est aperçu que le compte bancaire de son association avait de nouveau disparu. Après un sit-in qui a duré une journée, le compte a été rétabli et une attestation lui a été délivrée. Cependant, «la somme de 1 500 000 DH était absente». Les correspondances du militant à l’attention de la Trésorerie générale, de Bank Al-Maghrib et du service de contentieux de la BCP pour avoir des explications sont restées lettre morte.

«C’est à travers une réponse écrite du ministre des Finances que nous avons compris que le virement émanant du compte de l’association avait été rejeté par la banque. L’argent a été transféré à la Trésorerie générale. Le président du conseil provincial, habilité à autoriser l’encaissement du chèque ou non, a demandé de faire transférer le chèque à la trésorerie provinciale et l’argent a ainsi été bloqué.»

Après avoir obtenu l’abandon des poursuites, le journaliste a finalement été remis en liberté, avec l’aide de ses avocats qui ont constitué un dossier. «Une conférence de presse se tiendra lundi afin d’expliquer tous les aspects opaques de cette affaire, car cette mise en garde à vue n’est que la conséquence d’un long enchaînement», conclut le président de l’association.

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