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Grand Angle

Maroc : Sous pression salafiste, le MUR renonce à ses cours de musique

Sous la pression des ultra-conservateurs et des salafistes, le MUR renonce à son projet de lancer une formation en musique à Fès.

Publié
Photo d’illustration / DR
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Le Mouvement unicité et réforme ne donnera pas des cours de musique à Fès. La matrice du PJD a fini par céder aux vives critiques émanant de son aile conservatrice et de certaines figures du salafisme, tel que Hassan Kettani.

L’ancien détenu pour terrorisme, gracié en 2012 et très actif sur les réseaux sociaux depuis, a participé au renoncement du MUR à son projet. Une décision accueillie avec soulagement par le site howiyapress.com, très proche des wahhabites en Arabie saoudite.

La section du MUR à Fès, auteure de l’initiative, prévoyait l’ouverture des inscriptions aux intéressés du 1er au 15 février. Quant à la formation, étalée sur deux années, son lancement était programmé pour le 1er mars prochain. La section a même publié une affiche invitant les «frères» et «sœurs» à s’inscrire aux cours prodigués par de «compétents enseignants», selon le texte de publicité.

Affiche publicitaire des cours de musique de la section du MUR à Fès / DRAffiche publicitaire des cours de musique de la section du MUR à Fès / DR

Le MUR a lancé en 2012 sa propre association artistique

L’approche du MUR vis-à-vis de la musique et généralement l’art a enregistré une grande évolution. Contrairement aux autres composantes de la mosaïque islamiste au Maroc, la matrice du PJD se démarque par son ouverture -même si calculée- sur certaines expressions artistiques.

D’ailleurs, Abdelilah Benkirane, accompagné de son épouse, a assisté à des concerts musicaux animés par des chanteurs marocains connus. Le Mouvement unicité et réforme a organisé fin décembre un hommage musical au profit d’anciens détenus palestiniens. Des faits qui n’ont pas choqués les conservateurs et les salafistes.

C’est en novembre 2012, soit une année après la présidence de Benkirane du gouvernement, que le MUR s’est doté de sa propre aile artistique. L’ «Association Maroc Art» est ainsi destinée à promouvoir une certaine forme d’art qui sied aux islamistes.

Depuis, l’ONG organise dans plusieurs grandes villes des soirées musicales dont la dernière en date remonte au 23 décembre dernier. Elle avait rendu un hommage au célèbre dramaturge, Abdelkrim Berrechid, dans le cadre d’une soirée animée par le chanteur de musique andalouse Mohamed Bajeddoub.

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