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Grand Angle

Doing Business : Le mea-culpa de Paul Romer sur les méthodes du classement

L’économiste en chef de la Banque mondiale, Paul Romer, a déclaré vendredi que des imprécisions dans la méthodologie du rapport Doing Business affectaient les performances de certains pays. Un classement qui a son importance pour les milieux d’affaires comme pour les responsables des pays voulant attirer les investissements. Eclairages.

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Paul Romer à Washington D.C., avril 2017 / Ph. Yorick Jansens (ZUMA PRESS)
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La Banque mondiale a modifié la méthodologie de son rapport Doing Business de manière «injuste et trompeuse», rapporte le Wall Street Journal dans un article paru vendredi. En effet, l’économiste en chef de l’institution financière, Paul Romer, a exprimé au quotidien américain son intention de rectifier le tir et de recalculer les classements des pays en matière de compétitivité.

Doing Business repose en grande partie sur un «indice du climat des affaires». Depuis 2014, cette enquête permet à la Banque mondiale d’effectuer une veille et de fournir des mesures objectives concernant la réglementation des affaires, qui régit les entreprises locales dans 189 villes sélectionnées au niveau infranational. Ses résultats sont publiés annuellement dans un rapport éponyme.

Aujourd’hui, Paul Romer estime que ces études-là ne sont pas menées avec la rigueur nécessaire. Par conséquent, elles fourniraient des chiffres erronés ou inexacts sur le climat de l’entreprenariat dans certains Etats. La référence est faite ici au Chili, dont l’attractivité financière a été affectée par des changements au niveau de la méthodologie du rapport, selon Romer.

Dans le Wall Street Journal, celui-ci a d’ailleurs présenté ses excuses au Chili et aux autres pays «injustement affectés par ces méthodologies». Plus loin, il a assumé que ces failles étaient «de [sa] faute», admettant aussi que la Banque mondiale n’a «pas assez clarifié les choses». L’institution a publié samedi une déclaration dans ce sens :

«Nous traitons tous les pays de la même manière dans nos recherches et les indicateurs et la méthodologie Doing Business sont conçus dans le souci d’améliorer le climat général des affaires.»

Crise diplomatique en Afrique du Nord

Le Maroc fait partie des Etats passés à la loupe, à travers l’enquête de la Banque mondiale sur l’attractivité des entreprises. En 2017, le pays a été classé 68e par Doing Business, devançant l’Algérie (166e), l’Egypte (128e) et la Tunisie (88e), entre autres. Il est arrivé en tête en Afrique du Nord, troisième au niveau du continent et quatrième dans le monde arabe.

En octobre dernier, le classement avait été au coeur d’une polémique entre Rabat et Alger, lorsque le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avait affirmé qu’«aujourd’hui en Afrique du Nord, il n’y a que l’Algérie pour Doing Business». Le responsable avait en outre accusé Royal air Maroc (RAM) d’acheminer des drogues et les banques marocaines de pratiquer du blanchiment d’argent. 

En attendant que l’équipe de Paul Romer délivre plus de détails sur ses changements à venir pour mieux mesurer les indicateurs de compétitivité dans le monde, l’édition 2018 du rapport Doing Business apprend que le Maroc a été classé 69e, reculant donc d’une place. Cependant, ledit document a estimé que le pays restait l’un des plus attractifs en matière d’investissement en Afrique du Nord. Le Maroc a par ailleurs conservé son classement à la quatrième place au niveau arabe, l’Algérie ayant gardé sa 166e position dans le monde.

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