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Grand Angle

Jerada : Une marche à coups de casseroles contre les résultats du dialogue avec le gouvernement

Le Hirak de Jerada entame sa troisième semaine. Hier, les manifestants ont rejeté les résultats du «dialogue» avec le ministre de l’Energie et des mines. Au cas où le gouvernement El Othmani tarderait à répondre à leurs revendications, ils menacent d’opter pour d’autres formes de protestation.

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Des manifestants à Jerada. DR
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Après une pause de vingt-quatre heures, la contestation a repris à Jerada. Hier, en dépit du froid, de la pluie et d’une neige menaçante, des milliers de manifestants munis de casseroles et de poêles ont investi les rues de la ville minière. Une forme de protestation qui a déjà fait ses preuves dans le Rif.

«La marche du dimanche 7 janvier a été l’occasion, pour la majorité des habitants, de rejeter les résultats de la réunion tenue la semaine dernière avec le ministre Aziz Rebbah», nous confie Aziz Aït Abbou, membre du comité du Hirak, présent à la rencontre, initialement présentée comme un dialogue avec les représentants du Hirak à Jerada.

Et pour cause, «les questions essentielles ont été éludées au profit d’autres secondaires. Les revendications de la population sur l’application du principe constitutionnel de la reddition des comptes, ainsi que la mise en place d’un modèle économique alternatif n’ont pas été abordées par le ministre de l’Energie et des mines. Nous voulons des réponses à nos demandes dans un délai normal, non pas des promesses», précise-t-il.

Le Hirak sur la voie de la «radicalisation» ?                                                   

Après le départ d’Aziz Rebbah, aucune réunion n’a été programmée dans les jours ou les semaines à venir entre le gouvernement et les représentants du Hirak à Jerada. Au cas où la réaction du cabinet El Othmani se ferait trop attendre, les manifestants jetteraient leurs dernières cartes.

«Hier, les propositions d’installer un campement de fortune et d’organiser une marche vers la frontières maroco-algérienne ont été soumises débattues. Il ne s’agit pour l’instant que de suggestions, sachant que la majorité des manifestants s’accorde à laisser encore du temps au gouvernement avant de passer à l’acte», indique à Yabiladi Saïd El Manjami, un acteur associatif.

Battre le pavé en direction des frontières du voisin de l’Est est une pratique courante dans la région de l’Oriental : à dessein d’alerter les autorités locales et centrales sur des revendications socio-économiques urgentes, des jeunes ont déjà menacé de franchir la ligne séparant les deux pays.

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