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Grand Angle

Des accords de Madrid à l'arrêt de la CJUE, retour de la «Jamaâ sahraouie» au premier plan

L’accord de Madrid du 14 novembre 1975 n’était pas uniquement conclu entre l’Espagne, la Mauritanie et le Maroc, une quatrième partie avait pris part aux négociations à savoir la «Jamaâ sahraouie». 42 ans plus tard, une nouvelle forme de la «Jamaâ sahraouie» pourrait permettre au Maroc de contourner l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 21 décembre 2016.

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Le roi Mohammed V rencontrant des notables sahraouis / DR
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Ce 14 novembre marque le 42e anniversaire de l’accord de Madrid sur l’avenir du Sahara entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie, en vertu duquel, le voisin du nord s’est retiré de la province, laissant à Rabat et à Nouakchott le soin de la partager. Ce qu'on évoque moins souvent, c'est la présence d'habitants du territoire lors des discussions ayant précédé la signature du document dans la capitale espagnole entre les trois parties. Des membres de la «Jamaâ sahraouie» avaient effectivement pris part au processus de négociation.

Cette présence des sahraouis s’est d'ailleurs poursuivie, cinq jours plus tard à New York. Car pour plaider l’accord devant la 4e commission des Nations Unies, le Maroc avait envoyé sur place deux influents membres de la «Jamaâ sahraouie» : Khatri Ould Said El Joumani, son président avant de regagner le royaume, et Khalihenna Ould Errechid (l’actuel président du CORCAS).

42 ans après, une «Jamaâ sahraouie» pour contourner l’arrêt de la CJUE ?

En 1975 fort du levier de la «Jamaâ sahraouie», le Maroc avait pu défendre ses positions à l’ONU et dans les capitales mondiales. En 1977, Hassan II avait d'ailleurs nommé Khalihenna Ould Errechid ministre chargé des Affaires sahariennes. Un poste qu’il avait successivement occupé dans les gouvernements d’Ahmed Ousman, Maâti Bouabid, Azzedine Laraki et Karim Lamarani.

42 ans après l’accord de Madrid, le Maroc a grandement besoin d’une nouvelle «Jamaâ sahraouie» pour faire face à d'autres défis et plaider particulièrement ses droits face à son premier partenaire économique, à savoir l’Union européenne. L’arrêt du 21 décembre 2016 de la Cour de justice de l’Union européenne excluant le Sahara occidental des accords de partenariat avec le royaume marque un précédent qui exige de Rabat de s’adapter à ce nouveau contexte en apportant des réponses innovantes.

Ressusciter la «Jamaâ sahraouie» pourrait ainsi permettre de contourner la décision de la CJUE par une consultation des élus sahraouis, les réels représentants des habitants de la province. Pour rappel, la même juridiction européenne n’avait pas reconnu au Polisario le statut de représentant des sahraouis.

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