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Grand Angle

La timide évolution du Maroc en matière de liberté numérique

Le Maroc récolte une note de 45 sur 100, déclinant d’une place par rapport à l’édition précédente. Situé devant le Liban et derrière l’Ukraine, il demeure dans la catégorie des pays dits «partiellement libres».

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Situé devant le Liban et derrière l’Ukraine, le Maroc demeure dans la catégorie des pays dits «partiellement libres». / DR
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Sur le front de la liberté numérique, le Maroc reste toujours «partiellement libre», selon le dernier rapport de Freedom House, un organisme de surveillance basé à Washington, financé par le gouvernement américain, qui étudie «l’étendue de la démocratie dans le monde».

L’édition 2017 du rapport Freedom on the Net décrypte la liberté sur internet dans 65 pays, entre juin 2016 et mai 2017, selon trois indicateurs : les obstacles à l’accès à internet ; les limites imposées sur le contenu ; les violations des droits des internautes.

Tous les pays reçoivent une note de 1 à 100, ceux se rapprochant de 1 étant les plus libres. A l’échelle mondiale, la Chine occupe la dernière place du classement en matière de liberté digitale pour la troisième année consécutive, précédée par la Syrie et l’Ethiopie. En revanche, à l’instar de l’année passée, l’Estonie glane la première place du podium, suivie de l’Islande et du Canada. 

Le fossé se creuse davantage entre les populations urbaines et rurales

Le Maroc récolte une note de 45 sur 100, déclinant d’une place par rapport à l’édition précédente. Situé devant le Liban et derrière l’Ukraine, il demeure dans la catégorie des pays dits «partiellement libres».

Dans la catégorie des obstacles à l’accès à internet, le Maroc recueille la note de 11 sur 25, 1 étant la meilleure note, 25 la pire. Si le taux d’accès à internet augmente, reste que le fossé continue de se creuser entre les populations urbaines et rurales. «Le régulateur marocain ne parvient pas à faire respecter le principe de l’accès à internet en tant que service public en ordonnant aux trois sociétés de télécommunications d’investir davantage dans les zones rurales», lit-on dans le document.

En termes de limites imposées sur le contenu, le royaume récolte la note de 10 sur 35. L’étude pointe un dispositif insidieux : «Alors que les sites web sont rarement bloqués, les autorités limitent le contenu en ligne à travers une variété de mécanismes nuancés.» Les auteurs déplorent également le fait que «l’attribution discriminatoire de la publicité et les poursuites répétées contre les éditeurs de publications en ligne entravent la diversification du paysage numérique marocain». 

Quant aux violations des droits des internautes, le Maroc obtient la note de 24 sur 40. Un indicateur qui, au royaume, fait l’objet d’observations nuancées. «Les lois marocaines sur la diffamation criminelle et la lutte contre le terrorisme continuent de menacer la liberté d’expression (…) Tandis que la loi élimine les peines d’emprisonnement pour les professionnels de la presse, elle prévoit de lourdes amendes et impose l’enregistrement des journalistes en ligne, ce qui pourrait les placer sous le contrôle des autorités», déplorent encore les auteurs du rapport.

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