Le 9 mars 2011, le roi Mohammed VI avait pris de court le microcosme politique marocain, en annonçant une réforme constitutionnelle qui devrait limiter ses pouvoirs. Trois mois après, et conformément au calendrier fixé, la commission consultative de révision de la constitution, installée le 10 mars, au lendemain du discours royal, a remis son texte de projet de constitution. Un texte qui résume les différentes propositions des partis politiques, des centrales syndicales et autres organisations de la société civile.
Des surprises ?
L’allocution du souverain de ce vendredi 17 juin, devrait permettre, selon plusieurs avis, d’en connaître un peu plus sur le calendrier des prochaines consultations électorales. A commencer par le référendum, officieusement annoncé pour le premier ou le 7 du mois de juillet prochain. La date officielle des élections législatives, prévues vers le début du mois d’octobre, pourra également être dévoilée. Il ne faudrait pas non plus être surpris de l’annonce de la dissolution de l’actuel gouvernement ou de décisions «audacieuses» allant dans le sens de diminuer davantage les prérogatives royales.
Couacs
Quoiqu’il en soit, ce discours constituera un acte important vers le nouveau Maroc qui se dessine à travers le processus actuel de réformes. Un processus qui, il faut le rappeler, ne fait pas encore l’unanimité aussi bien au sein des partis politiques qu’au niveau des entités représentatives de la société civile. En effet, les réticences et les divergences sont apparues dès la mise en mise en place de la CCRC. Le Mouvement du 20 février avait contesté la «légitimité démocratique» d’une structure dont les membres ont été choisis par le roi. L’Association marocaine de défense des droits humains, avait elle aussi fait la même objection et boycotté la CCRC. Idem pour deux autres formations de l’extrême gauche, à savoir le Parti Socialiste Unifié (PSU) et Annahj Addimocrati.
Les élections, et après ?
La Commission de Mennouni a tout de même tenu des consultations avec le reste des composantes de l’échiquier politique et des acteurs sociaux du pays et réussi à consigner leurs propositions dans le texte remis le 10 juin au souverain. Mais aujourd’hui, le problème qui se pose est lié au calendrier électoral trop serré. Les partis politiques auront à peine deux semaines pour convaincre leurs militants d’approuver ou de rejeter la nouvelle constitution. Des Marocains qui, dans leur très écrasante majorité, sont encore très loin d’être au parfum des dispositions de cette constitution.
Les chefs de partis et représentants des centrales syndicales tardaient eux aussi à recevoir le texte final. Seuls les grands axes leur ont été présentés. La réunion qui devait se tenir dans les «plus brefs délais» avec le conseiller royal Mohammed Moâtassim ne serait programmée qu’à la veille du discours de ce vendredi. Une démarche qui pose le débat sur la transparence de ce processus. Car actuellement, il se dégage l’impression que les citoyens sont appelés à dire majoritairement «oui» à un texte qui ne leur a été présentés qu’à la veille d’un référendum qui se devait d’être historique. Du côté du Mouvement du 20 février, on fait savoir déjà que les revendications vont continuer, à moins que le discours de ce vendredi ne parle de «monarchie parlementaire».