Arrestation de religieux à Ryad : Le salafiste Hammad Kabbaj règle ses comptes avec l’Arabie saoudite

Au Maroc, les voix ayant dénoncé les arrestations de prédicateurs connus en Arabie saoudite se comptent sur les doigts de la main. Le salafiste Hammad Kabbaj en fait partie.

Le candidat malheureux aux législatives du 7 octobre 2016 a dénoncé les interpellations des autorités de Ryad des religieux tels Salmane Al Aouda, Mohamed Al Omari et Aouadh Al Garni. Les autorités de Ryad leur reprochent, entre autres, d’avoir pris une distance avec le blocus imposé depuis plus de trois mois au Qatar.

Le PJDiste a affirmé sur sa page Facebook que «le régime saoudien et les politiques de l’Etat saoudien ont besoin de réformes radicales et élargies».

Les réformes selon Kabbaj

Néanmoins, il s’est gardé de manifester sa solidarité avec les appels lancés sur les réseaux sociaux à un «Hirak» dans le royaume wahhabite. «Je ne crois pas que la réforme se concrétisera par un ‘’Hirak’’ populaire par le biais de moyens démocratiques, tels les sit-in et les marches de protestations», écrit-il. Et d’expliquer que «l’Etat a forgé sa légitimité sur la religion et la proximité avec les oulémas. Et ce sont eux à qui revient d’exercer des pressions pour réaliser le minimum de réforme. Je ne vois pas d’autres horizon réformiste que cela».

En bon adepte des préceptes du salafisme-wahhabite, il se prononce pour un rôle primordial des religieux dans tout élan réformiste en Arabie saoudite.

Kabbaj a rompu avec l’islam prôné par les autorités de Ryad en été 2013 en réaction au soutien saoudien à la destitution du président égyptien Mohamed Morsi par l’armée. Depuis, l’homme s’est nettement rapproché du Mouvement unicité et réforme (MUR) et du PJD au point même qu’il s’était présenté aux législatives du 7 octobre sous les couleurs de la Lampe. Une candidature invalidée par le ministère de l’Intérieur.

L’appel à la libération des religieux interpelés en Arabie saoudite a été également porté par le MUR, la matrice du PJD auquel appartient Hammad Kabbaj. Une première de la part d’une organisation islamiste qui a toujours veillé à ménager le «grand frère» saoudien. En revanche, les autres enseignes islamistes observent le silence.