Les autorités deviennent de plus en plus allergiques au mouvement de protestations. Ce durcissement du ton s’est encore illustré ce mercredi 25 mai à Rabat, à l’encontre de médecins qui comptaient organiser une marche entre le ministère de la Santé et le Parlement. Ils étaient des milliers à s’être donné rendez-vous vers 10 heures devant le siège du département de Yasmina Baddou, leur ministre de tutelle.
La police était toutefois de la partie avec ses matraques. L’intervention des forces de l’ordre a fait une quarantaine de blessés parmi les blouses blanches, dont cinq cas graves. Certains souffraient de traumatismes crâniens. Les infirmiers, sortis un peu plus tard dans la journée, n’ont pas eux aussi échappé à la violence policière. Leur sit-in devant le ministère de la Santé a été dispersé par la police tard dans la soirée, vers 23 heures, faisant trois blessés. Ce qui ne les a pas empêchés de camper de nouveau devant les bureaux de Yasmina Baddou ce jeudi.
Marche des médecins à Rabat
Médecins et infirmiers ne font pas front commun mais ont des revendications de même ordre. Les premiers exigent que leur diplôme, bac+13, soit considéré comme un doctorat et non plus comme un master. Quant aux seconds, il s’agit de considérer leur bac+3 comme une licence, ce qui n’est pas le cas actuellement.
Médecins et infirmiers déplorent également leurs conditions de travail dans les hôpitaux. Les blouses blanches réclament une augmentation des salaires, de même que l’accès à l’assurance maladie, ce dont ils ne disposent toujours pas.
Des blessés lors des échauffourées
Le mouvement de protestation des médecins et infirmiers n’a rien à voir avec celui du 20 février. En effet, les blouses blanches rappellent que leur mouvement de protestation a commencé depuis octobre 2010. Face aux échecs des négociations avec le ministère de la Santé, ils décident à présent de passer à la vitesse supérieure. Leur département de tutelle aurait de nouveau appelé au dialogue.