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Grand Angle

Pour séduire l’aile conservatrice du PJD, El Othmani puise dans la rhétorique de Benkirane

Pour se débarrasser de l’image qui lui colle à la peau après s'être vu reprocher d’avoir fait des concessions à des parties lors de la constitution de son cabinet, El Othmani n’a pas hésité à puiser dans la rhétorique de Benkirane. Une manœuvre destinée à plaire à l’aile conservatrice du PJD, tout en surfant sur les projets menaçant le référentiel islamiste et le processus démocratique au Maroc.

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Saâdeddine El Othmani et Abdelilah Benkirane / Archive - DR
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Quatre mois seulement nous séparent du congrès ordinaire du PJD, prévu les 9 et 10 décembre. En attendant ce rendez-vous capital pour l’avenir de la formation islamiste, El Othmani est déjà en campagne électorale. En témoigne son intervention devant les participants au 7e congrès de l’organisation Attajidid Attolabi, qui s’est tenu vendredi 4 août à l’École nationale supérieure des mines de Rabat.

L’opportunité de renvoyer de lui l’image d’un combattant en pointant du doigt ceux qui veulent entraver le processus démocratique au Maroc.

Ainsi, le chef du gouvernement s’est dit préoccupé par les actions émanant de parties qu’il n’a pas citées, désireuses de nuire au «référentiel islamiste». Des propos destinés essentiellement à arracher l’adhésion d’une assistance résolument conservatrice.

Jouer avec prudence sur le terrain de Benkirane

Une manœuvre qui n’est pas dénuée de calculs politiques : El Othmani a pu faire une incursion sur un terrain jusque-là réservé exclusivement à son grand rival, Abdelilah Benkirane.

Une opération de communication savamment dosée. Ainsi, tout en décochant ses flèches en direction de cibles non identifiées, le chef de l’exécutif a veillé à inscrire son action en totale rupture avec la ligne de conduite adoptée par son prédécesseur à la tête du gouvernement.

Si Benkirane optait pour un langage assez dur lorsqu’il parlait de ses opposants cachés au point de les traiter de «démons» et «crocodiles», El Othmani prône plutôt une opposition «avec un esprit responsable», a-t-il précisé. C'est sa marque de fabrique.

Devant les étudiants de la Lampe, il s’est engagé, par ailleurs, à «poursuivre la consolidation de la démocratie» au Maroc et à «respecter la volonté du peuple» ; deux thèmes si chers aux PJDistes. Le tout dans une logique de «réformer avec ce qu’il y a de plus beau», une référence de sa part au verset 125 de la Sourate Annahl (Les Abeilles).

Saâdeddine El Othmani devra poursuivre sur cette voie. Demain à Fès, il aura l’occasion d’exprimer ses opinions devant les jeunes de la Lampe. Or cette fois-ci, il ne sera pas le seul à monopoliser la parole ; il aura à partager la vedette avec Benkirane.

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