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Grand Angle

Le Maroc espère un réchauffement avec l'Angola après le départ de Dos Santos

Malgré une main tendue du Maroc, l’Angola n’a pas modéré son appui au Polisario. Avec le départ annoncé du vieux président, Dos Santos, le royaume peut espérer une nette amélioration de ses relations avec ce pays, tendues depuis les années de la guerre civile lorsque Rabat soutenait son grand rival Jonas Savimbi.

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Nasser Bourita et Georges Pinto Chikoti / DR
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Le chef de la diplomatie angolaise a effectué, hier, une visite à Rabat. Au siège du département des Affaires étrangères, Georges Rebelo Pinto Chikoti s'est entretenu avec Nasser Bourita.

Ce déplacement au royaume intervient seulement quatre jours après la réunion à Luando entre le même Chikoti et le  «ministre des Affaires étrangères» du Polisario, Mohamed Salem Ould Salek. Le responsable angolais avait alors réitéré le soutien de son pays au mouvement séparatiste, affirment les médias du Front.

A Rabat Chikoti a adopté un autre discours, saluant «les progrès considérables» que connaissent les relations maroco-angolaises. Le ministre a annoncé que les deux parties se sont engagées à «regarder vers l’avenir dans une perspective de coopération».

Se préparer à l’après Dos Santos

Cette visite de Pinto Chikoti au royaume intervient alors que la scène politique angolaise vit à l’heure d’une guerre de succession au vieux président Dos Santos (74 ans), au pouvoir depuis 37 ans. En mai dernier, le chef d'Etat gravement malade avait été transporté d’urgence en Espagne pour des «raisons médicales». Il y a passé presque un mois dans une clinique barcelonaise avant de regagner son pays.

Dos Santos, un grand partisan du Polisario, a annoncé qu’il ne briguera pas de nouveau mandat à la tête du pays. Néanmoins, il a désigné comme successeur l’actuel ministre de la Défense, João Lourenço, et vice-président du parti MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola).

En principe les plans de Dos Santos devraient se réaliser en août prochain à l’issue des élections législatives. Pour autant, le président ne compte pas quitter la politique. Il continuera à présider aux destinées du MPLA, le grand parti en Angola.

Dès 2009, Rabat avait initié une politique de rapprochement avec Luanda nommant un ancien membre du Polisario, Mustapha Bouh Al Barazani, ambassadeur alors même que le pays reconnait la «RASD». Cette main tendue n’a cependant pas eu une incidence sur le soutien de l’Angola au Polisario. En  témoigne en 2016, la défense des thèses du Front au Conseil de sécurité et les réserves angolaises à l’adhésion du royaume à l’Union africaine.

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