C’est déjà le flou sur l’état d’avancement de l’enquête sur l’explosion du café Argana de la place Jamaa El Fna de Marrakech. Europe 1 informait qu’un certain Abdellatif Zarhaoui, proche d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) venait d’être arrêté et était en train d’être «interrogé discrètement par les services de renseignement marocains». La radio ne cite aucune source, il est seulement fait mention dans son papier des «informations d'Europe 1» et de leur envoyé spécial au Maroc.
Aucune arrestation
Ces informations ont très vite été démenties par «un responsable judiciaire proche de l’enquête», interrogé par l’AFP. Sous le couvert de l’anonymat, ce responsable, dont on ne sait s’il est marocain ou français, affirme que «personne n'a été arrêté jusqu'ici par les autorités marocaines dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Marrakech qui a tué 16 personnes le 28 avril». «L'enquête est en cours et je peux vous assurer que personne n'a encore été arrêté, contrairement à ce qui a été dit ici et là», a-t-il ajouté.
Abdellatif Zarhaoui, qu’Europe 1 affirme être en interrogatoire serait suspecté d’avoir «commis une attaque dans un café touristique de Tanger il y a deux semaines», précise la radio française. Le «suspect» avait «tué un Marocain et blessé un touriste français». Il aurait également des liens avec AQMI et serait bien connu de services de police marocains. En 2007, Abdellatif Zarhaoui avait été arrêté en Espagne, pour son appartenance à la «cellule catalane», liée à Al Qaeda puis extradé vers le Maroc. Condamné à 3 ans de prison, il venait récemment de recouvrir la liberté.
Discrétion... dans le progrès
Hier déjà, le ministre français des Affaires étrangers, Alain Juppé faisait savoir : «D'après les informations que j'ai, ça avance bien. On semble avoir identifié deux suspects possibles». Mais du côté marocain, la discrétion semble être le maître-mot : « Je ne peux donner aucune indication sur la question des suspects pour le bon déroulement de l'enquête, qui est en cours, et qui avance dans de bonnes conditions», a réagi le responsable judiciaire qui a démenti toute arrestation de suspect. Pour Khalid Naciri, ministre de la marocain de Communication et porte-parole du gouvernement «une enquête de cette envergure ne se déroule pas à ciel ouvert», a-t-il martelé jeudi matin.