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Grand Angle

«Oui mais non» : Le procès des chibanis contre la SNCF au cœur de l’émission spéciale MRE

Comme chaque semaine, la matinale de Radio 2m «Oui mais non» en partenariat avec Yabiladi donne la parole aux Marocains résidant à l’étranger. Cette fois-ci le thème abordé était le procès devant la Cour d’appel des cheminots marocains contre la Société nationale des chemins de fer (SNCF). Compte-rendu.

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Des personnes attendent d'entrer dans la salle d'audience de la cour d'appel lors du procès des cheminots marocains contre la SNCF. / Ph. AFP
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La matinale de Radio 2m, «Oui mais non» diffusée ce mercredi, est revenue sur le procès devant la Cour d’appel opposant des chibanis marocains à la Société nationale des chemins de fer (SNCF) en France. Une première audience a eu lieu le 15 et 16 mai à Paris.

«Dans les années 70, une main d’œuvre est demandée au Maroc et 2 000 personnes sont recrutées dans plusieurs villes du royame. Une convention officielle est signée avec la SNCF», rappelle Fathia El Aouni, animatrice de l’émission. Les cheminots marocains recrutés «ne bénéficieront jamais des mêmes avantages que leur collègues français». Ils n’auront ni couverture médicale, ni jours de carences, ni aucune aide et sont donc «victimes de discrimination». Arrivés à l’âge de la retraite, les chibanis reçoivent une retraite «minable». Ils finissent par se mobiliser et portent plainte au Conseil des Prud’Homme. La SNCF est alors condamnée, en septembre 2015, à payer 170 millions d’euros de dédomagements mais l'établissement public conteste cette condamnation et fait appel.

Le procès devant la Cour d’appel de Paris s’est étalé sur deux jours pour éplucher les dossiers de 832 chibanis poursuivant la SNCF pour discrimination. L’avocate des cheminots marocains, Maître Clélie de Lesquen-Jonas interviewée durant l’émission rappelle que «le jugement ne sera rendu qu’en janvier 2018». Plutôt confiante, elle déclare avoir «des arguments solides». Suite au procès, les chibanis présents étaient plutôt satisfaits. «Nous avons bon espoir et nous avons reçu beaucoup d’encouragements et de remerciements», se réjouit l’avocate.

Une question de dignité

Ghaouti Ksioua, un cheminot marocain embauché en 1970 a raconté son parcours au sein de la SNCF lors de l’émission. Il fait partie des chibanis ayant été naturalisés français. Après 25 ans de carrière en tant qu’agent auxiliaire avec aucune augmentation de salaire, il devient agent permanent. A la suite de ce changement de statut, il perd son ancienneté. «Ce n’est qu’à l’âge de la retraite que nous avons réalisé l’injustice pendant toute notre carrière», déclare-t-il. Selon lui, «Ce procès est une question de dignité».

«Nous voulons gagner au moins moralement. Il faut que la SNCF reconnaisse cette discrimination à l’égard de ces employés.»

Le directeur de publication de Yabiladi, Mohamed Ezzouak a tenu à rappeler les nombreux «autres cas de chibanis» dans la même situation précaire, «des combattants et ceux qui ont travaillé dans les mines», pour n’en citer que quelques-uns.

Dans un article de Yabiladi paru hier, l’avocate Me Clélie de Lesquen-Jonas avait déclaré : «Le débat au cours de ces deux jours d’audience a été, je pense, passionnant. J’ai essayé de retracer au mieux la discrimination de carrière et le retrait des autres discriminations subies par les cheminots marocains de la SNCF.»

Pour écouter le replay de l'émission, cliquer ici :

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