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Interview

Affaire Paradise Beach : Vers une mobilisation des députés britanniques [Interview]

C’est ce lundi que l’affaire Paradise Beach, opposant près de 800 investisseurs MRE et de diverses nationalités, connaîtra une énième audience à la cour d’appel de Tanger. Parallèlement, les investisseurs lésés continuent de manifester devant l’ambassade marocaine à Londres. Depuis la mobilisation du 27 mars dernier, le député britannique Tom Brake (Parti des Libéraux-démocrates), sollicité par l’un de ses électeurs, s’intéresse à ce dossier.

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Dans les prochains jours, Tom Brake, député du Parti des Libéreaux-démocrates, rencontrera Habib El Malki au Royaume-Uni. / DR
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Dans les prochains jours, Tom Brake, député parlementaire britannique du Parti des libéraux-démocrates, rencontrera Habib El Malki au Royaume-Uni. Bien que la rencontre ait d’autres objectifs, le député britannique compte saisir l’occasion pour remettre sur le tapis l’affaire Paradise Beach, opposant près de 800 investisseurs britanniques au prometteur immobilier Laarbi Tadlaoui. Une affaire qui ne tardera pas à regagner le Parlement du Royaume-Uni. Contacté par Yabiladi, Tom Brake nous a donné plus de détails.

Yabiladi : Nous avons entendu parler d’une rencontre bientôt prévue entre vous et le président de la Chambre des représentants. Allez-vous vous déplacer, comme le rapportent certains médias marocains ?

La première chose que j’aimerais clarifier, c’est que le président de la Chambre des représentants du Parlement du Maroc se rendra au Royaume-Uni. C’est une coïncidence. Donc non, ce n’est pas moi qui ferai le déplacement. Habib El Malki va visiter ma circonscription pour voir comment l’office d’un député britannique fonctionne. D’une façon tout à fait séparée, j’ai été contacté par un électeur de ma circonscription qui avait investi dans le projet Paradise Golf et fait partie des 800 personnes ayant également investi dans ce projet. Il a perdu presque 20 000 livres (près de 250 000 dirhams). Il m’a donc approché pour m’informer sur ce sujet et sur les manifestations devant l’ambassade marocaine à Londres.

Vous vous êtes donc rendu sur place…

Je me suis déplacé pour rencontrer les manifestants. Ils m’ont expliqué le sujet et le dossier devant la justice. J’ai même pu entrer à l’ambassade avec l’un des investisseurs lésés. Ils avaient lancé une pétition à l’ambassade puis par la suite une lettre au roi du Maroc. Nous avons été accueillis par l’adjoint de l’ambassade et nous avons discuté.

Que ressort-il de cette rencontre dans la mesure où les investisseurs estiment que l’ambassade marocaine fait la sourde oreille ?

L’ambassade a, lors de la rencontre, recommandé que les investisseurs coordonnent entre eux pour faire une deuxième action en justice contre le promoteur immobilier. Les manifestants sont en train de voir s’ils vont faire ce pas. Le problème pour eux, c’est le fait d’investir encore plus d’argent que ce qu’ils ont déjà versé au promoteur immobilier. Ils ont peur d’investir encore dans cette action et de risquer encore plus d’argent, ce qui est tout à fait normal. Je ne connais pas encore leur décision.

Que pensez-vous de cette affaire qui oppose des investisseurs britanniques et le promoteur immobilier Laarbi Tadlaoui, qui est actuellement devant la justice au Maroc ?

Il y a différentes versions et différentes opinions entre les investisseurs, l’ambassade et le gouvernement marocain notamment concernant les responsabilités. Est-ce un projet que le gouvernement marocain a vraiment soutenu comme l’affirment les investisseurs et les publicités ayant séduit ces citoyens ? C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’aborderai cette question avec le président de la Chambre des représentants. Cela illustre bien le rôle d’un député britannique. Lorsqu’un électeur vient vous dire qu’il a investi tel montant et qu’il a perdu son argent, moi en tant que député je suis dans l’obligation d’intervenir. Je pense que la question est : est-ce que le gouvernement marocain avait un rôle dans cette histoire ?

Le gouvernement a dit qu’il effectuera des audits du projet et de son avancement, mais aucun audit n’a été fait. Si ces contrôles avaient été effectués, le projet aurait pu voir le jour. Le projet n’a pas progressé. Je pense qu’il y a une responsabilité du gouvernement marocain comme l’indiquent les investisseurs et donc je poserai personnellement cette question à Monsieur Habib El Malki.

Y a t-il des actions entreprises par d’autres députés en faveur de cette question en Grande-Bretagne ? Cette question a-t-elle déjà été abordée au Parlement britannique ?

Je ne suis pas le seul député qui reste mobilisé pour son ou ses électeurs. Je sais qu’il y a actuellement trois ou quatre députés qui ont été informés par leurs électeurs. Moi ce que je compte faire c’est essayer de coordonner les activités des divers députés de différents partis pour que nous travaillions ensemble afin de résoudre ce problème. Jusqu’ici et à ce que je sache, la question n’a pas encore été abordée au Parlement. Je crois que ce qui s’est passé jusqu’ici, c’est que certains députés ont écrit soit à l’ambassade marocaine soit au ministère des Affaires étrangères. Mais à ce que je sache, il n’y a pas eu de débats au Parlement.

Je déposerai aussi une demande pour que de Paradise Beach soit ajoutée à l’ordre du jour du Parlement et cela donnera l’occasion à d’autres députés d’ajouter leur nom. Cela permettra de donner une vision claire des élus qui sont potentiellement intéressés par ce sujet pour que cela puisse être discuté au sein du Parlement. Ce dernier est actuellement en vacance et revient le 18 avril. La motion en rapport avec ce sujet sera mise en ligne.

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