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Grand Angle

Le marché espagnol fan des fruits et légumes marocains en raison de leur qualité

Les fruits et légumes marocains font florès en Espagne. Scrutée à la loupe par les organismes de contrôles du Royaume, leur qualité tient au principe de lutte intégré, de plus en plus répandu chez les producteurs.

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Le garant de cette agriculture sollicitée par le marché espagnol n’est autre que le Plan Maroc Vert lancé en 2008, estime l’économiste Mohamed Cherki. / DR
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Pour la troisième année consécutive, l’Espagne s’impose comme le premier client du Maroc en termes d’importation de fruits et légumes frais. Si elle ne surprend guère, l’information laisse à penser toutefois que la stratégie des exportateurs marocains a porté ses fruits : «Le Maroc a tracé une voie précise pour augmenter ses performances, à travers une stratégie qui privilégie à la fois l’aspect quantitatif et qualitatif», explique à Yabiladi Omar Mounir, vice-président de l’Association marocaine des producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL).

L’écrasante majorité des producteurs marocains qui exportent - 90%, avance-t-il - appliquent en effet la lutte intégrée. Un principe que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) définit comme la «conception de la protection des cultures dont l'application fait intervenir un ensemble de méthodes satisfaisant les exigences à la fois écologique, économique et toxicologique en réservant la priorité à la mise en œuvre délibérée des éléments naturels de limitation et en respectant les seuils de tolérance». Omar Mounir de renchérir :

«Les agriculteurs utilisent des produits biologiques et des auxiliaires, c’est-à-dire des ‘insectes utiles’, plutôt que des pesticides. Les méthodes de production se veulent aussi rigoureuses, via une irrigation rationnelle, entre autres. On travaille à ce que tous les apports soient rationnels.»

Le Plan Maroc Vert, un gage des exportations marocaines

Hassan Sentissi, président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), confirme : «Les Espagnols sont de grands consommateurs de fruits et légumes marocains car notre production est saine. L’établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations joue bien son rôle : les produits exportés répondent aux normes phytosanitaires - notamment en termes de microbiologie - en vigueur en Europe, en l’occurrence en Espagne.» La proximité entre les deux pays - 14 km séparent Tanger des côtes espagnoles - fait également le jeu des exportations marocaines : «Rien qu’au niveau du coût de revient, le Maroc et l’Espagne sont tous les deux gagnants», assure Hassan Sentissi.

Le garant de cette agriculture sollicitée par le marché espagnol n’est autre que le Plan Maroc Vert lancé en 2008, estime l’économiste Mohamed Cherki. «On a cessé de produire les céréales pour limiter la sécheresse, parce que ça coûtait très cher sur le plan hydraulique. On a donc changé de méthode : les arbres fruitiers sont plus rentables sur le plan financier et plus facilement exportables, tant au niveau agricole qu’industriel», soutient le spécialiste.

La saison hivernale qui s’abat sur l’Europe entre novembre et mars, à l’origine du ralentissement de la production, fait aussi les beaux jours des exportateurs du royaume, poursuit Mohamed Cherki : «En raison du climat sec et froid de l’hiver européen, certains produits manquent à l’appel, c’est pourquoi le Maroc exporte beaucoup pendant cette période, notamment des agrumes, des citronniers, des tomates et de l’huile d’olive.»

Le royaume exporte environ 90% de ses produits agroalimentaires vers l’Europe, d’après la Direction marocaine des études et des prévisions financières (DEPF), citée par Le 360. Les exportations agricoles se taillent entre 15 et 21% des exportations globales, précise quant à lui le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime.

Dans le détail, le Maroc est classé 5e producteur et exportateur mondial d’huile d’olive, derrière l’Espagne, la Tunisie, l’Italie et la Grèce, selon le Conseil oléicole international. Il occupait la même place en 2014 pour la production de fraises, tandis que son patrimoine halieutique le classe à la 17e position des producteurs, sur les 25 premiers dans le monde, d’après la FAO.

Article modifié le 2017/03/02 à 12h24

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