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Breve

Les difficultés spécifiques des femmes migrantes au Maroc

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Le camp de fortune où vit Juliet dans l'espoir d'une vie meilleure. /Ph. Fabiola Ortiz
Temps de lecture: 1'

Le Maroc a beaucoup évolué en matière de politique migratoire. Suite aux vagues de régularisation des migrants au royaume, le pays a redoré son blason concernant la question. Cependant, la condition réelle des femmes migrantes entrées sur le territoire national demeure problématique. Une catégorie vulnérable, généralement sujette à l'exploitation et aux abus, comme le rapporte le journal web américain News Deeply. Des femmes qui font du royaume une passerelle afin de pouvoir rejoindre l'Europe par la suite.

C'est le cas de Juliet Bamawo qui à 16 ans a quitté sa ville natale, Lagos (Nigéria), pour rêver d'une meilleure vie. Un Eldorado qu'elle n'a malheureusement pas trouvé, d'après elle, puisqu'elle «[est] à la recherche d'une aide. Il est difficile de vivre ici», témoigne-t-elle.

Elle était venue au Maroc dans l'espoir de rejoindre les côtes européennes et enfin réaliser son rêve ; celui d'intégrer une université européenne afin de devenir infirmière. Une ambition toujours bloquée dans un camp près de la gare de Fès. Ce ne sont pas des murs en béton qui lui servent d'abri mais bien une pauvre tente en plastique, dénuée d'eau courante et pour seul compagnon les ordures abondantes autour.

Elle n'est pas la seule à vivre dans ces conditions, elles sont 15 Nigérianes dans ce camp de fortune qui abritent plus de 300 migrants venus de 10 pays différents d'Afrique subsaharienne.

Arrivées seules ces femmes migrantes n'ont d'autres choix que cette vie exposée à tous les risques. «Les femmes souffrent plus que les hommes.», explique Mohamed Khachani, président de l'Association marocaine d'études et de recherche sur les migrations. D'après lui, selon des travaux de recherche, un tiers des femmes migrantes vivant au Maroc ont été maltraitées. Et suivant la même source, l'Agence onusienne pour les réfugiés estime que sur plus de 6 000 réfugiés et demandeurs d'asile, 44% sont des femmes.

Une triste réalité et un rêve de traversée qui s'échoue souvent sur les vagues de Gibraltar. Un péril qui n'empêche pas Juliet de continuer à rêver à un avenir meilleur.

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