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Grand Angle

Nizar Baraka, un proche du Palais, pourrait concurrencer Hamid Chabat à la tête de l’Istiqlal

Hamid Chabat et les siens sont, sans aucun doute, surpris par la sortie de Nizar Baraka. Alors que le secrétaire général croyait se débarrasser de Taoufiq Hjira, voilà que surgit le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). L’ancien ministre des Finances appelle les militants à l’«unité» et à mettre un terme à la «politique de fuite en avant».

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Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental. / Ph. Médias24
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A quelques semaines du congrès de l’Istiqlal, prévu fin mars à Bouznika, un sérieux prétendant au poste de secrétaire général décline ses intentions. Le très discret Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), est sorti de l’ombre pour appeler, dans une lettre publiée aujourd’hui au quotidien arabophone Assabah, les militants à l’«unité».

L’ancien ministre des Finances sous le gouvernement Benkirane I a tenu à prendre ses distances avec la ligne politique prônée par Hamid Chabat. Il n’a pas hésité, d'ailleurs, à la qualifier de «fuite en avant vers l’inconnu» qui ne pourrait être «une réponse politique convaincante et acceptée» à un contexte politique particulier mais plutôt «porte atteinte aux fondements de la nation».

Pour Baraka, la solution à la crise dans laquelle est englué le parti de la Balance depuis des mois exige des Istiqlaliens d’opérer une «révision» et une «autocritique» afin d'être à la «hauteur des défis auxquels fait face notre pays». Dans le cas contraire, il prédit un sombre avenir pour le PI.

Baraka et ses leviers

Certes, le président du CESE n’a pas annoncé publiquement sa candidature mais le timing de cette sortie conforte les pronostics le présentant comme un potentiel adversaire de Chabat. Après les sanctions infligées à Taoufiq Hijra, Karim Ghellab et Yasmina Baddou, qui les écartent de facto de la course, Nizar Baraka reste le seul membre influent au sein du comité exécutif et donc dernier membre ayant l’habilité par les statuts du parti à prétendre au fauteuil de secrétaire général. Les autres istiqlaliens, à l’instar d’Abdelkader El Kihel, Adil Ben Hamza, Abdellah Bekkali sont connus pour leur loyauté à l’ancien maire de Fès.

En plus de cet atout, l’actuel président du CESE a d’importants leviers en ses mains à même de lui baliser la route. Il est le petits fils d’Allal El Fassi et surtout le gendre d’Abbas El Fassi. L’ancien secrétaire général (1998-2012) a encore ses solides réseaux au sein du parti et notamment dans la caste des «Inspecteurs». Le rôle de ces derniers est déterminant à l’heure de l’«élection» des congressistes.

A cette carte s’ajoute une proximité avec le Palais. C’est justement grâce à elle que Nizar Baraka a été nommé, le 21 août 2013, à la tête du CESE, soit seulement six semaines après avoir présenté sa démission du gouvernement Benkirane I en application d’un ordre de Hamid Chabat de basculer dans les rangs de l’opposition.

Pour mémoire, lors du congrès de 1998, le Palais avait appuyé la candidature d’Abbas El Fassi à la succession de M’Hmed Boucetta contre celle de M’Hamed Douiri. Ce dernier n’était pas en bons termes avec feu le roi Hassan II à cause d’un différend qui remonte au début des années 60.

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