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Grand Angle

Après l’adhésion, le Maroc appelé à contribuer aux opérations de maintien de la paix de l’UA

Déjà présents en Côte d’Ivoire, en RDC et en Centrafrique, les soldats marocains pourraient être déployés en Afrique sous la bannière de l’Union africaine. La Somalie et le Soudan du Sud sont pressentis pour être les prochaines destinations des FAR.

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En Afrique, le Maroc est présent notamment en Côte d’Ivoire, dans le cadre de missions de maintien de la paix de l’ONU. / Ph. Dakar-Echo
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L’Union africaine est un géant en papier. Son siège à Addis-Abeba est un cadeau de la Chine. Ses ambitions d’être un acteur majeur sur la scène internationale se heurtent à la faiblesse de ses ressources financières. Nombreux sont, en effet, les membres qui ne s’acquittent pas de leurs contributions annuelles. A cela s’ajoute la baisse des subventions internationales. Les missions de paix de l’organisation panafricaine sont les premières à en pâtir.

La question du financement de ces missions a été soulevée en marge du 28e sommet de l'UA, tenu les 30 et 31 janvier dans la capitale éthiopienne. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a promis en réponse aux sollicitudes des chefs d’Etat d’examiner le dossier. Sauf que l’ONU est engluée dans la même situation.

Elle n’est plus en mesure d’honorer convenablement ses engagements dans les zones conflictuelles. Du coup, l’organisation internationale s’est résignée à réduire la voilure. «Le budget approuvé des opérations de maintien de la paix de l'ONU pour l'exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 est d'environ 7,87 milliards de dollars. Comparé au budget approuvé en 2015-2016, ce nouveau budget représente une baisse de 0,4 milliards de dollars», lit-on dans un document des Nations unies.

Le Maroc peut contribuer aux financements des opérations de paix de l’UA

L’adhésion du Maroc est à même d’alléger le déficit budgétaire de l’instance continentale. Les opérations de maintien de la paix que mène l’UA sont très coûteuses. Le royaume est appelé à mettre sa pierre à l’édifice ; d’abord en millions de dollars puis en main d’œuvre humaine, d’autant que les indicateurs financiers sont dans le rouge.

Ainsi, l’Union européenne a décidé de réduire de 20% ses aides à l’AMISOM (African Union Mission in Somalia). L’apport de l’UE est estimé à plus d’un milliard d’euros et ce depuis 2007, date de la création de la force africaine.

En Somalie, le royaume ne devrait pas opérer dans un terrain qui lui est totalement étranger. Pour mémoire, 1 430 éléments des FAR y étaient déployés en 1992 dans le cadre la Force d’intervention unifiée (UNITAF) lancée en décembre 1992. Il a également contribué à la deuxième opération des Nations unies en Somalie (ONUSOM II), qui a pris la relève de l’UNITAF en mars 1993 jusqu’en mars 1994. Une expérience qui paiera pour les FAR si le souverain décide d’envoyer des soldats dans ce pays - véritable repaire de groupes djihadistes -, déchiré par des années de guerre civile.

La République du Soudan du Sud devient ainsi un nouvel espace où Rabat pourrait intervenir. Le jeune Etat fait face, depuis 2013, à une guerre tribale entre les forces du président Salva Kiir (de la tribu des Dinkas) et celle de son ancien vice-président Riek Machar, de l’ethnie Nuer.

Sur le continent, le Maroc est présent en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo et en Centrafrique dans le cadre de missions de maintien de la paix de l’ONU. Une présence qui va de pair avec les investissements et la religion. Le tout contribuant à la réussite de la politique africaine du royaume.

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