Décidément, les tomates marocaines font rougir bien des concurrents. A Madrid cette semaine, le groupe de producteurs horticoles français et espagnols s’est réuni pour constater la forte hausse des exportations marocaines de tomate vers l’Union européenne (UE) pour le mois de décembre 2010. En effet, celles-ci ont doublé par rapport au quota prévu (31 300 tonnes) dans l’Accord agricole entre le Maroc et l’UE pour cette période.
Les exportations marocaines en zone UE ont ainsi atteint 70 479 tonnes, alors que la convention prévoyait un supplément de seulement 3 169 tonnes, selon une dépêche du portail d'informations de l'industrie espagnol Interempresas.
Du jamais vu !
Ces résultats constituent un sommet jamais atteint par les exportations marocaines en Europe. Ils ont même occasionné la baisse du prix en dessous du prix d’entrée préférentiel, fixé à 0,46 euro par kilo. A ce prix, la tomate marocaine était déjà très compétitive sur le marché européen. Cette situation a provoqué une grave crise au sein du marché de l'UE, ainsi que de lourdes pertes pour l’Espagne.
Le groupe a également constaté que depuis, leurs plaintes n’ont donné suite à aucun changement. En effet, la bonne santé des exportations marocaines de tomate alarmait déjà les producteurs français et espagnols depuis le début du mois de décembre. Selon le groupe, il n'y a pas eu d'avancées dans la réforme de prix d'entrée et dans les mesures de gestion de crise. C’est la raison pour laquelle le Maroc a continué d’exporter en dessous du prix d’entrée.
Tomates aromatisées à l'espagnole
Il en ressort que les producteurs horticoles français et espagnols sont inquiets quant à leurs parts de marché. Et pour cause, la tomate espagnole n’est pas très prisée sur le marché européen. L’Espagne a d’ailleurs lancé, en 2010, une étude scientifique, pour la production de tomates aromatisées, a rapporté EFE. C'était dans l'optique de mettre sur le marché un produit plus compétitif.
Mais le comportement des opérateurs est connu, si un produit est agrée, tous essaieront d’y apporter une valeur ajoutée pour marquer un avantage préférentiel. Le projet espagnol est encore en cours d’étude. D’ici là, le Maroc a le temps de jouir de sa performance. Celle-ci vient booster l’effort des agriculteurs locaux et permet au pays, dans une certaine mesure, de mieux se positionner par rapport à son partenaire européen.