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Grand Angle

Législatives : Les candidats salafistes échouent à entrer à la Chambre des représentants

La carte salafiste n’a pas fait long feu. Les candidats de la mouvance radicale engagés dans les élections législatives ont tous échoué. L’Istiqlal qui comptait sur ces islamistes d’une autre tendance pour remporter davantage de sièges à subi un revers. Un échec qui n’est pas sans rappeler ceux du parti Annahda wal Fadila aux élections de 2007 et 2011. Explications.

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Abu Hafs, candidat du PJD à Fès / DR
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En fin de compte la participation des salafistes aux élections législatives n’a pas dépassé le stade de la curiosité. L’Istiqlal qui avait parié sur l’adhésion du vote de la tendance radicale a subi un revers. Aucun candidat présenté n’a pu remporter son siège. Des échecs enregistrés à Tanger où l’ancien suspect pour terrorisme, Hicham Temsamani, a été balayé par le tsunami PJD. A Fès, Abdelouahab Rifki (alias Abu Hafs), condamné pour son implication dans les attentats du 16 mai 2003, n’a pu apporter davantage de voix à l’escarcelle de Hamid Chabat, le mandataire de la liste à Fès-sud, pour l’accompagner à la Chambre des représentants.

«Ces résultats ne constituent pas une surprise. Le contraire m’aurait étonné. C’est une tradition, les salafistes qui prennent part à l’opération électorale votent majoritairement pour la formation ayant un référentiel islamiste, c’est-à-dire au profit du PJD», explique à Yabiladi Mountassir Hamda, spécialiste des mouvements islamistes.

Cette adhésion sur les listes de la Lampe est d’ailleurs confirmée par le mauvais score réalisé le Parti Annahda wal Fadila (une scission du PJD en 2005) aux législatives de 2007 avec un seul siège et aucun député en 2011. Ce parti espérait rassembler le vote salafiste pour se faire une place sur l’échiquier partisan. Un pari perdu.

«Les salafistes ne sont pas un seul bloc»        

En revanche, les plus radicaux, adeptes de la «salafia jihadia» au Maroc, boycottent tout simplement les urnes. Ils ne croient pas aux vertus de la démocratie et «exigent le rétablissement de la chariaâ comme source unique des lois régissant la vie des musulmans», nous confie une source proche de cette tendance. «C’est l’une des principales divergences entre l’Etat et les représentants de ce courant», ajoute-elle.

«Les salafistes ne sont pas un seul bloc. Ils n’adhèrent pas au même organisme», souligne Mohamed El Fizazi. Et d’expliquer «qu’auparavant, Abu Hafs avaient de nombreux disciples à Fès mais il les a perdu dans le sillage de la révision de certaines de ses positions. Ils n’ont pas apprécié sa proximité avec quelques têtes d’affiche de la modernité au Maroc, tels Mohamed Assid. A Tanger par contre, la popularité du cheikh Hicham Temsamani demeure faible face à un PJD bien organisé et structuré».

El Fizazi a conclu ses déclarations en vantant les mérites de l’action associative et la prédication.

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