Menu

Grand Angle

Aïd Al Adha : Une fête et des petits métiers saisonniers

A l'approche de l'Aïd Al Adha, de nombreux petits métiers saisonniers émergent et prospèrent dans les boulevards et les ruelles. Des activités amplement liées au rituel du sacrifice et aux traditions authentiques des familles. Retour sur ces métiers informels.

(avec MAP)
Publié
Photo d'illustration. / DR
Temps de lecture: 2'

Certaines célébrations religieuses sont l’occasion de glaner quelques dirhams çà et là. L'Aïd Al Adha est de celles-là. Car les métiers informels pullulent à l’occasion de la fête du sacrifice. Ces petits jobs provisoires se répartissent entre la vente de charbon et de paille, le remoulage des couteaux, le nettoyage des têtes des bêtes, le découpage de la viande des moutons et la collecte et l'assèchement de leurs peaux. Des jeunes jalonnent ainsi le bord des routes ou campent à proximité des marchés de moutons pour y proposer du charbon. L’occasion pour les gens de s'approvisionner auprès d’eux pour le barbecue, le méchoui et les brochettes que consomment volontiers les Marocains les jours de l'Aïd Al Adha.

La fête fait aussi le bonheur des aiguiseurs de couteaux. C'est en effet l'occasion pour les Marocains de donner un bon coup de canif à leurs couteaux pour égorger et découper le mouton. La fête du sacrifice est donc pour certains l'occasion de faire de «bonnes affaires», que ce soit pour les éleveurs de moutons, les professionnels ou même les profanes. Décidément, tous les moyens sont bons pour garnir son bas de laine.

C’est le cas de Bouazza, vendeur ambulant de fruits et légumes dans le quartier Guiche Oudaya de Témara, qui se transforme en égorgeur professionnel le jour J. «Je me fixe l’objectif d’égorger 10 moutons. Je pourrais en faire plus mais c’est très fatigant. Les prix varient entre 100 et 150 dirhams selon la taille du mouton, égorgement, nettoyage de la ‘douara’ et dépiautage compris», déclare-t-il.

Bouchers saisonniers : jusqu'à 2 500 dirhams pour une matinée de travail

Les prix pratiqués par les égorgeurs sont abordables ou plutôt dans les normes, témoignent plusieurs travailleurs. «Les prix pour égorger et dépiauter un mouton commencent à 100 dirhams et peuvent aller jusqu'à 250 dirhams», explique Abdellah, boucher installé à Rabat depuis 15 ans. Ces «bouchers saisonniers» égorgent en général une dizaine de moutons, si ce n'est plus, pendant la matinée de l'Aïd. «Ils peuvent donc se faire jusqu'à 2 500 dirhams pour une matinée de travail», fait-il savoir.

Cette situation a poussé certains jeunes à s’initier au métier d'égorgeur le jour de l'Aïd. Hassan, qui habite au quartier Boukroune à Rabat, en fait partie. Ses deux amis et lui commencent leur matinée en «s'attaquant» rapidement au mouton familial avant d'aller honorer leurs «engagements».

«On a appris à égorger et dépiauter les moutons depuis notre adolescence. Il y a deux ans, en voyant l'argent que se faisaient les égorgeurs professionnels, on s'est dit ‘pourquoi pas se faire un peu d'argent pendant l'Aïd’», confie-t-il.

Toutefois, ces derniers ne sont pas les seuls à se frotter les mains. Après avoir fait leur «travail» la matinée, ils cèdent leur place l'après-midi et le lendemain aux bouchers. «Très rentable, il n'y a pas de viande à vendre, mais seulement à couper. Ça pour des prix qui commencent à 50 dirhams pour atteindre 100 à 200 dirhams pour le mouton, si ce n'est plus», rapporte un boucher de Salé qui découpe plus d'une cinquantaine de moutons durant l'Aïd El Adha.

 «Tout dépend du boucher, de l'endroit et surtout de la taille du mouton. Je suis dans la moyenne mais certains de mes collègues en font plus», ajoute-t-il. Le choix du mouton se fait généralement selon ses propres techniques. «On tâte les cuisses pour voir si la chair est bonne, on regarde et on marchande», conclut-il. C’est ainsi que la quasi-totalité des quartiers se transforment en véritables centres pour la vente de moutons.

"Se laver les mains "
Auteur : maryyam
Date : le 09 septembre 2016 à 17h31
C'est vraiment cruelle et surtout la façon dont ils banalisent leurs gestes. "Se frotter les main"
La ont parle de couper la gorge d'être vivant un peut d'humanité serais apprécier dans ce mon cruelle.
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com