La ministre française de l’Education nationale Najat-Vallaud Belkacem clarifie ses positions sur plusieurs polémiques qui alimentent l’Hexagone. Dans une interview à l’Obs, elle livre ses opinions sur le burkini, au cœur du tollé estival avec la trentaine d’arrêtés qui ont été pris dans le sud du pays notamment, la radicalisation d'enseignants et de lycéens et la démission d'Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Economie, le 30 août dernier.
Elle prend d’ailleurs ses distances avec le Premier ministre : «Manuel Valls a son identité politique, et moi j'ai la mienne (...) Pour lui, l'essor de l'islam radical est le combat central. Pour moi, la société française est d'abord minée par le repli identitaire, le ressentiment à l'égard des musulmans», confie-t-elle.
Pour la ministre, le burkini ne nuit nullement à la République : «L’interdiction généralisée n’est pas une solution, a fortiori lorsqu’elle est utilisée, à droite, pour engranger un bénéfice électoral de la stigmatisation des musulmans».
A propos de la radicalisation, entre septembre 2015 et 2016, 600 lycéens et collégiens et ont été signalés. Si leurs paroles ou comportements ont pu paraître préoccupants, cela ne signifie pas qu’ils sont potentiellement dangereux, nuance-t-elle.
Interrogée sur l'enseignement de l'arabe à l'école, qu'une partie de la droite l'accuse de vouloir renforcer, Najat Vallaud-Belkacem souligne avoir «voulu diversifier l'apprentissage des langues vivantes, nuance. Cela passe par plus d'allemand, de chinois, de russe». Elle se veut rassurante : les enseignants continuent à être mis à disposition «par nos pays partenaires, mais nous en assurons désormais le recrutement». Ils doivent «maîtriser la langue française», font partie de l'équipe pédagogique, sont inspectés et les programmes sont co-rédigés.
Enfin, à l’heure où la gauche française au pouvoir semble s’étioler, la ministre de l’Education se dit en désaccord total avec Emmanuel Macron. Sa dénonciation du système est une «mise en péril de la démocratie», dit-elle.
L'apprentissage du français avec la #PrioritéAuPrimaire, c'est désormais 10h + 10h. Et Desintox sur l'arabe. pic.twitter.com/7jlCoQ21Sx
— Najat Belkacem (@najatvb) 6 septembre 2016