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Grand Angle

Marrakech : Vers une autorisation des espèces protégées à Jemaâ el Fna pendant la COP22

Des animaux marqués, conservés dans des cages répondant aux normes, contrôlés par des équipes dédiées, … Voilà ce que prévoient les autorités marocaines pour réguler les activités de charmeurs sur la place Jemaâ el Fna de Marrakech dans le cadre de la mise en œuvre de la loi 29-05. Le programme y afférent devrait être lancé avant la COP22. Les ONG y adhèrent, mais ont leur explication.

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La question se pose depuis des mois et il semble que les différentes autorités aient trouvé un point d'entente. Les espèces protégées devraient être librement exposées sur la place Jemaâ el Fna de Marrakech pendant la COP22, déclare à Yabiladi Zouhair Amhaouch, chef division des Parcs et Réserves naturelles au Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts (HECF). En effet, les concertations ont eu lieu au niveau local et jusqu’à présent, personne n’a trouvé à redire, d’après notre source.

Ceci étant, les Eaux et forêts poursuivront normalement leur processus de mise en œuvre de la loi 29-05 relative à la protection des espèces protégées et entrée en vigueur le 5 décembre 2015. Après le déploiement de l’Administration dans le Nord du Royaume, celle-ci entendait mettre les bouchées doubles sur Marrakech cet été pour réguler profondément l’activité des charmeurs sur la place Jemaâ el Fna, souvent moyen pour les trafiquants d’animaux de couvrir leurs pratiques hors la loi. «Nous venons de lancer le programme avec le wali. On est en train de travailler avec les ONG pour assurer le bien-être des animaux», indique M. Amhaouch.

Les ONG s'y plient, mais gardent leur objectif

Or, faut-il rappeler, les ONG militent depuis des années pour l’abolition totale de l’activité des charmeurs sur la place Jemaâ el Fna. «Notre position n’a pas changé et ne pourra jamais changer», averti d’emblée Ahmed El Harrad de Barbary Macaque. «Notre priorité reste le bien-être des animaux. Le fait est qu’on ne peut pas seulement prononcer son objection. Il nous faut proposer des solutions», explique-t-il, disant qu’en acceptant de travailler avec les Eaux et Forêts –qui ont approché Barbary Macaque tout récemment- l’ONG est plus dans une logique de trouver une solution à long terme qui mettra fin à l’exposition des espèces protégées.

«Le cas de Marrakech est assez atypique, parce que depuis 2013 nous avons observé des changements positifs dans l’exploitation des animaux au Nord du Royaume, mais pas dans la ville ocre», explique-t-il, ajoutant que pour l’association, la COP22 «n’est pas la fin du monde. Nous travaillons sur la non exploitation des espèces protégées avant l’évènement et nous continuerons à le faire bien après». L'autre ONG travaillant sur ce programme avec les autorités est la Société protectrice des animaux et de la nature, mais nous n'avons pas réussi à la joindre.

Une décision dont l'aboutissement dépend des réactions ?

A Marrakech, la mise en œuvre du plan d’action de la loi 29-05 est imminente. M. Amhaouch assure que «ce sera lancé avant la COP22» et les premières réunions à cet effet devraient démarrer la semaine prochaine. En clair, les Eaux et Forêts voient une activité répondant à la loi où les animaux sont marqués, abrités dans des cages spécifiquement fabriquées pour eux, et surtout des systèmes de contrôles bien établis. «Le marquage des animaux à Jemaâ el Fna est déjà fait, à présent nous travaillons sur les cahiers de charges et allons aborder la construction des cages», détaille le responsable.

Ce dernier reconnait qu'«il est [toutefois] possible» que les autorités locales fassent machine arrière à la veille de la COP, si l’idée de l’exposition des espèces protégées -même dans le respect de la loi- fachent les défenseurs des animaux présents à l’événement. Toutefois, toujours selon le responsable, la seule orientation pour laquelle tous travaillent de concert actuellement est une réglementation de l’activité des charmeurs.

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