La crise entre Abdelilah Benkirane et l’entourage royal s’amplifie

La crise entre des membres de l’entourage royal et Benkirane s’internationalise, avec désormais une sortie sur le site web de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Au fur et à mesure que l’échéance des législatives du 7 octobre approche, elle prend de l’ampleur. Encore une fois, c’est sous couvert d’anonymat qu’une source présentée comme « proche du souverain» marocain exprime son agacement devant certaines agissements et déclarations du chef du gouvernement. «Il se comporte en opposant le week-end venu, lors des réunions et meetings du PJD», dénonce-t-elle.

Pour mémoire, des chefs des partis de l’opposition, notamment du PAM, de l’USFP et de l’Istiqlal (du temps de sa rupture avec le PJD), étaient les premiers à pointer du doigt ce qu’ils avaient qualifié d’ «anomalie» dans le discours de Benkirane.

L’affaire du cadeau offert à la mère Benkirane sur la liste des reproches

La nouveauté dans cette deuxième sortie d’un membre de l’entourage royal réside dans l’affaire du cadeau (une montre) offerte par le roi Mohammed VI à la mère du chef du gouvernement à sa sortie de l’hôpital. Un présent révélé par Benkirane lui-même et largement diffusé par des médias proche du PJD. «Sa Majesté n’apprécie pas que l’on divulgue le contenu de ses entretiens, encore moins celui de ses gestes privés».

Immédiatement après la publication de ces reproches, appuyant la thèse de la colère royale contre Benkirane, le camp du secrétaire général du PJD organise sa riposte. D’abord, «une source proche» du chef du gouvernement a démenti, sur le site Alyaoum24, l’information relayée par Jeune Afrique. Puis, c’est au tour de Benkirane en personne de s’exprimer sur le site Alaoul.com, assurant qu’ «il n’y a aucune rupture» entre lui et le roi. Et de revenir sur son «boycott» de la réunion MedCOP22 de Tanger pour souligner qu’il n’était pas au courant que le prince Moulay Rachid allait être présent et que lecture d’un message royal y sera donnée.

Les propos tenus par Benkirane, le mardi 19 juillet, lors de son passage à la Chambre des conseillers ont certainement attisé le feu entre les deux parties. Il avait déclaré qu’au Maroc il y a des forces réputées pour dresser des obstacles devant les bonnes initiatives. Et de rappeler le cas du conseiller royal Meziane Belfqih, décédé en 2010, lorsqu’il était à la tête de la COSEF (Commission spéciale éducation-formation) chargée de réformer l’enseignement, et dont Benkirane fut membre.