Contactée hier par Yabiladi suite à la publication par un site d’information arabophone de documents citant l’Association professionnelle des Cimentiers, l’entreprise isréalienne ZIM ainsi que Italcimenti, sa filiale locale, Ciment du Maroc a décidé de réagir.
«Tous les documents publiés par le site Alraiy sont falsifiés et nous avons déjà pris les mesures nécessaires pour poursuivre en justice ses responsables», indique l’entreprise via sa directrice de communication, Amina EL Fassy El Fihry.
Ciment du Maroc affirme qu’«aucun accord n’a été signé avec une quelconque région en Italie. De plus, la région Campanie a publié un démenti dans ce sens.»
«Les combustibles de substitution que nous utilisons dans nos usines, notamment les pneus déchiquetés, ne sont pas incinérés mais valorisés et utilisés comme combustible alternatif aux ressources fossiles (charbon, petcoke)», explique-t-on de même source.
Et d’ajouter : «les RDF sont importés en quantité limitée, à titre provisoire pour effectuer des essais, sous le contrôle du ministère de l’Environnement en vue de la mise en place de la filière locale de valorisation des RDF marocains et de la réduction de l’importation du petcoke.»
Le site d’information arabophone Alraiy a publié mardi soir et jeudi plusieurs documents qui font notamment état d’un contrat passé par la région italienne de Campanie, qui se serait engagée à «verser près de 120 millions de dirhams» à Italcimenti, l’Association professionnelle des cimentiers et le transporteur israélien ZIM.
Un accord fictif qui n'a jamais existé, à en croire le président de la région italienne Vincenzo De Luca. Ce dernier compte même poursuivre en justice les responsables de la publication des documents qu’il a qualifiés de «contrefaits.» «Le Président Vincenzo De Luca a mandaté le procureur général pour déposer une plainte contre les responsables de ces propagandes», indique la région italienne dans un communiqué, pour qui ces publications tentent de «saboter l'opération de déstockage et d'élimination des déchets en cours.»
Des enquêtes similaires qui n'ont jamais abouti
Jeudi, à l’issue du Conseil du gouvernement, le porte-parole du l’exécutif Mustapha El Khalfi a annoncé la suspension de l’utilisation de l’actuelle cargaison importée d’Italie dans l'attente de parachever les investigations menées par le gouvernement. Le gouvernement a également décidé d'arrêter toute opération d'importation de déchets, mettant fin à cette polémique.
Des investigations qui peuvent durer des semaines, des mois voire même des années, affirment les détracteurs du gouvernement d'Abdelilah Benkirane, qui ne manquent pas de rappeler des enquêtes similaires dont les résultats n'ont jamais été rendus publics.