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Grand Angle

Gibraltar, Ceuta et Melilla : Quel avenir après le Brexit ?

La victoire du «non» au referendum du jeudi 23 juin au Royaume-Uni remet sur la table les revendications espagnoles sur Gibraltar. Le statut du Rocher est fortement lié aux enclaves de Ceuta et Melilla. 

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Aussitôt les résultats officiels du referendum au Royaume-Uni proclamés, le chef de la diplomatie espagnole s’est-il empressé de poser la question de Gibraltar. José Margallo rêve déjà de la récupération du Rocher. «Le drapeau espagnol sur le Rocher est plus près que jamais. Nous devons essayer de profiter de cette disgrâce pour en tirer le meilleur possible» a-t-il déclaré ce matin aux médias de son pays.

Le ministre des Affaires étrangères a actualisé, mais à sa manière, un accord conclu en 2002 entre les anciens chefs de gouvernements José Maria Aznar et Tony Blair, proposant la co-souveraineté sur le territoire. Néanmoins la base militaire, qui représente à elle seule 40% du Rocher devait rester sous contrôle de Londres. Une solution rejetée massivement par les habitants de Gibraltar à 98,48% le 7 novembre 2002 lors d’une consultation populaire.

Bien entendu le diplomate a «omis» de mentionner cette partie de l’entente entre Madrid et Londres qui ne servait en aucun cas les intérêts stratégiques de son pays. En revanche, il s’est dit favorable à «une souveraineté espano-britannique pendant une période limitée, qui débouche sur la restitution de Gibraltar» à Madrid.

L'Espagne en embuscade

Les habitants du Rocher -majoritairement pour le maintien du Royaume-Uni au sein de l'UE (95%)- commencent à s’inquiéter des conséquences de la victoire du «non» au referendum du 23 juin sur leur avenir politique mais surtout économique. Margallo leur a lancé cette mise en garde : «Il faudra désormais trouver quel type de relation Gibraltar veut avoir (avec nous) si elle veut avoir accès au marché intérieur de l'Union européenne».

En effet, la sortie du Royaume-Uni de l’UE prive automatiquement le Rocher d’un marché de plus de 500 millions de consommateurs. Il était considéré, au grand dam de l’Espagne, comme une frontière de l’UE. Un privilège que Madrid n’a pu arracher pour Ceuta et Melilla.

Une opportunité pour le Maroc ?

Cette sortie de Margallo peut par ricochet remettre en jeu le statut des deux enclaves espagnoles en territoire marocain. Les deux dossiers sont en effet liés et à chaque fois que les vélléités espagnoles sur Gibraltar ont ressurgi, le Maroc a rappelé les cas de Ceuta et Melilla.

A moins que l'excellence des relations avec le voisin ibère ne reporte le bras de fer à une date ultérieure. L'appui espagnol sur le dossier du Sahara et les conditions économiques du Maroc éloignent pour l'instant l'idée même d'un référendum.

D'où le silence des autorités de Rabat sur la visite effectuée, le 8 juin à Ceuta, par Mariano Rajoy dans le cadre du soutien des candidats de son parti aux élections législatives du 26 juin. 

UN PEU D'HISTOIRE
Auteur : JACKBRUX
Date : le 27 juin 2016 à 01h39
je suis de votre avis, et de même, les Français devraient recouvrer leur territorialité sur les Iles Anglo- Normandes.....revenons en l'an mille c'était mieux avant.
BON SIGNE
Auteur : JACKBRUX
Date : le 27 juin 2016 à 01h35
je doute des trois pays concernés, que quelqu'un en sortira gagnant. de ce fait le seul statut quo sera gagnant et donc les communautés de Gibraltar, Ceuta et Mellila...
GIBRALTAR CEUTA AND CO
Auteur : JACKBRUX
Date : le 27 juin 2016 à 01h33
excellente analyse, voyez vous les Ceuti (ou ceutiens ?) se laisser faire et perdre les subsides européens et leur mode de vie ? et voyez vous le Maroc faire un reférendum a Ceuta? non plus. Déjà les Gallois pleurent à Londres pour qu'elle compense la perte budgétaire en quittant l'Europe. Imaginez vous l'Espagne abandonner Ceuta ? non plus, l'ilot Persile est encore un mauvais souvenir entre les deux royaumes. Etc , etc.
GEOPOLITIQUE
Auteur : JACKBRUX
Date : le 27 juin 2016 à 01h29
deux choses sont sures ; le Maroc n'abandonnera jamais sa revendication territoriale, et, (contrairement au sous entendu de cet article), le Royaume Uni n'abandonnera jamais Gibraltar. Par contre ce que souligne cet article c'est que toute tractation éventuelle et futur sera suspendue à un réferendum des Gibraltariens. Il est fini le temps, en Europe, ou l'avis dune communauté ou d'un peuple peut être ignorée. L'avenir de Gibraltar est donc pliée, Ceuta et Mellila et les présides annexes, attendront comme un autre pays à l'est de l'Europe attendra......l'an 3000 ?
La diplomatie est un art.
Auteur : alphavirginis
Date : le 25 juin 2016 à 23h33
Rien n'empêche le Maroc à avoir de bonnes relations avec l'Espagne, l'Europe... et la GB. On l'a vu récemment encore avec l'ouverture du Maroc sur la Chine, la Russie et l'Inde. Et puis la GB n'est pas toute seule, elle restera toujours un pays d'Europe qui ne fera juste plus partie de l'Union. De toute façon, c'était déjà un pays un peu à part, avec des règles un peu à part. Puis faut pas oublier que la GB regroupe plus de 50 états au sein du Commonwealth, qui représente plus de 2 milliards d'habitants. L'UE s'effondre, mais y a pas que l'UE dans le monde.

Et pour revenir au sujet, ce sera même dans l'intérêt de la GB de mettre le dossier de Ceuta et Mlilia sur la table si l'Espagne venait à se sentir pousser des ailes.
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