Le Maroc ne devrait pas accueillir la force militaire américaine anti-drogue. Composée essentiellement d’une flotte d’hélicoptères ayant servi en Afghanistan et au Pakistan, elle a pour mission de combattre le trafic de drogue en Méditerranée occidentale et en Afrique du nord. Le royaume a été écarté au profit de l’Espagne, a révélé le ministre des Affaires étrangères, José Margallo dans une interview accordée à des médias locaux.
Le chef de la diplomatie espagnole a déclaré qu’il a convaincu Hillary Clinton, à l'époque secrétaire d’Etat, de revenir sur le choix initial duMaroc, pour installer le projet de la force à Morón de la Frontera près de Séville, une des deux bases de l’OTAN, aux côtés d’une autre à Cadiz, actives depuis les années de la dictature Franco. Margallo a expliqué «durant sa première discussion» à Mme Clinton que l’Espagne est «le choix raisonnable» pour abriter la nouvelle force américaine. La première réunion entre les deux chefs de diplomatie remonte, en effet, au 4 février 2012 à Munich à l’occasion d’une conférence sur la sécurité.
Obama se rendra à la base de Séville en juillet
Le départ de Hillay Clinton du département d’Etat a gravement nui aux chances du Maroc. L’Espagne a saisi les divergences de vues entre Rabat et Washington pour se positionner comme le «choix raisonnable», comme souligné par Margallo. Le 17 juin 2015, après trois ans de négociations, le gouvernement Rajoy et l’administration Obama ont signé un accord de coopération militaire, amendant la convention du 1er décembre 1988 entre les deux Etats. Le nouvel accord fait de Morón de la Frontera une base permanente du Pentagone pour réagir aux crises en Afrique du nord. Une concession de taille permettant à l’armée américaine de déployer jusqu’à plus de 3.000 soldats dans la base.
De son côté, le Maroc s’était pourtant préparé à abriter le projet porté par Hillary Clinton. En décembre 2010, le roi Mohammed VI inaugurait le Centre de surveillance du trafic maritime de Tanger pour un investissement de 50 millions de dirhams. Mais le voyage de Barack Obama en Espagne du 9 au 11 juillet, devrait entériner le choix américain. En effet, sur l’agenda du locataire de la Maison blanche figure une visite de la base de Morón de la Frontera.