Législatives : Benkirane voit le PJD déjà gagnant

Abdelilah Benkirane est certain de remporter la première place aux législatives du 7 octobre. Devant les participants au congrès extraordinaire de la Lampe qui s’est tenu samedi 28 mai, il a estimé, que les résultats du prochain scrutin devraient conforter naturellement les sondages réalisés par plusieurs institutions sur les intentions de vote des Marocains. Et si le chef du gouvernement fait référence à ces enquêtes d’opinion, c’est qu’elles placent toutes les islamistes largement en tête.

Dans un message direct à qui de droit, le secrétaire général du PJD s’est interrogé quant à la réaction du peuple marocain si l’issue des prochaines élections ne correspondraient pas à «ses attentes et à ses espoirs». Sur un ton menaçant, il a tenu à mettre en garde contre toute «manœuvres» visant à «changer cette vérité», soulignant que le tribut à payer serait lourd pour le Maroc.

Un autre épisode de la guerre larvée entre Benkirane et Hassad

C’est la première fois que Benkirane adopte un tel discours destiné essentiellement à ses opposants déclarés ou discrets. Ces propos ne sont pas dénués d’un certains populisme qui plait à la base du PJD. Mais Benkirane irait-il jusqu’à demander à ses «frères» et «sœurs» de battre le pavé si la victoire échappait aux islamistes lors des législatives ?

Jusqu’à présent, le SG du PJD a toujours évité la confrontation directe avec les adversaires les plus coriaces et a préféré agir en coulisses. C’est là son principal atout. Grâce à cette stratégie, il avait ainsi pu obtenir la libération, le 17 février 2011, de Jamaâ Moâtassime, son actuel directeur de cabinet en échange d’un retrait de toutes les structures de la Lampe de la première marche du Mouvement 20 février.  

Ses propos du 28 mai sont adressés au ministère de l’Intérieur pour qu’il prenne en considération les intérêts de la Lampe lors du découpage électoral. Le PJD qui a déjà laisse faire l’abaissement du seuil électoral de 6 à 3% sans montrer une farouche opposition, aimerait être entendu cette fois. Certes il y a eu une certaine agitation de la part d’Abdellah Bouanou, le président du groupe des représentants du PJD, mais elle a été de courte durée.