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Grand Angle

Prédication et politique : Les Tunisiens d’Ennahda sur les traces du PJD

Sur les traces du PJD, Ennahda est sur le point de mettre un terme à ses activités prédicatrices pour se consacrer essentiellement à la politique. Cette stratégie vise à être en conformité avec la séparation du religieux et du politique en vigueur en Tunisie. Mais comme pour le PJD, le parti tunisien ne devrait pas quitter totalement la scène religieuse. Explications.

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Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahda / DR
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L’expérience des frères de Benkirane séduit les islamistes tunisiens. Le modèle marocain instaurant depuis des années, une «séparation artificielle» entre le politique et la prédication inspire Rached Ghannouchi, le leader inamovible de la formation. Il a déclaré que son parti prévoit graduellement de se consacrer essentiellement à l’action politique et de céder la mission d’exhorter au bien et dissuader du mal à la société civile. Le prochain congrès de la 2e force au parlement tunisien, prévu les 21 et 22 mai, devra entériner cette décision.

Ennahda se conformera, ainsi, aux lois en vigueur dans son pays imposant une séparation entre le religieux et la politique. «La Tunisie est un Etat civil» qui «garantit la liberté de conscience et de croyance, le libre exercice des cultes et la neutralité des mosquées et des lieux de culte de toute instrumentalisation partisane», précise les articles 2 et 6 de la constitution de janvier 2014.

Si le PJD a le MUR, Ennahda dispose d’ONG «caritatives»

La chute du régime Ben Ali a stimulé la création d’enseignes islamistes en Tunisie, telles l’Association Tunisienne des Sciences Théologiques, l’Association du Salut, l’Association des Sources du Bien, l’Association de Bienfaisance… Un tissu d’ONG très actif accusé, par les milieux laïcs, de servir les agendas politiques d’Ennhada et du Qatar.

Grâce en partie à l’action sociale de ses relais, la formation de Ghannouchi a pu remporter les élections d’octobre 2011 de l’Assemblée constituante et, trois ans plus tard se classer deuxième à l’issue des législatives d’octobre 2014, juste derrière Niadaâ Tounes de l’actuel président Béji Caid Essebsi.

Mais Ennahda, comme le PJD, n’est pas disposé de se séparer de la prédication pour laisser le terrain à d’autres forces. Car en Tunisie, il y a l’influence des mouvements salafistes radicaux sans oublier celle des zaouïas. Les confréries religieuses avaient en effet accordé leur bénédiction aux pouvoirs de Bourguiba et Ben Ali.

Au Maroc, la direction de la Lampe garde sa tutelle sur le Mouvement unicité et réforme, son bras religieux. En témoigne la présence de deux fidèles de Benkirane au conseil exécutif du MUR, en l’occurrence Mustapha El Khalfi, le ministre de la Communication, et le député Mohamed Yatim.

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