La wilaya de Tétouan a refusé de réceptionner le dossier de l’association chiite «Ressalis progressistes». Une surprise alors que ses services avaient autorisé, en avril, la réunion de l’assemblée constituante de l’ONG au siège de l’Association marocaine de défense des droits de l’Homme.
«Nous nous sommes habitués à ce genre d’agissements de la part de l’autorité administrative. Au lieu de respecter la constitution et veiller à se conformer à la loi, elle les transgresse, rapproche les arrivistes et exclut les honnêtes citoyens», déclare à Yabiladi Aissam El Hassani. «Les autorités n’ont pas justifié leur décision», a-t-il ajouté.
Possibilité d’un recours à la justice
Cet animateur du courant chiite au Maroc assure qu’il n’est pas «surpris» par l’interdiction. Il pense qu’elle s’inscrit dans une campagne visant des membres du bureau de «Ressalis progressistes». Notre interlocuteur évoque des «restrictions» et des «pressions» qu’auraient subies certains de ses coreligionnaires. Il fait état «de fabrication d’accusations», de «licenciement abusif» ou de «mutations abusive» de certains chiites.
El Hassani a refusé de citer des noms de prétendues victimes de ses «sanctions» à même d’étayer ses dires. En revanche, il a dit s’attendre à «l’arrestation prochainement d’un influent membre du bureau de l’association», précisant que la personne en question aurait reçu d’ «anciennes et de nouvelles menaces» et fait l’objet de «chantage».
El Hassani a révélé que des avocats sont disposés à défendre les chiites de «Ressalis progressistes» afin de jouir de leur droits constitutionnels. Et d’appeler les associations de droits de l’Homme à les soutenir contre «la politique systématique de discrimination que nous subissons». De son côté Abdou Chograni, le président de «Ressalis progressistes» n’a pas écarté de porter l’affaire devant la justice.
Au lendemain de l’annonce de la création de l’enseigne chiite, M’Hamed El Hilali, membre du conseil exécutif du MUR (la matrice du PJD), avait mis en garde les autorités contre «l’invasion chiite» au Maroc. Une position que partagent également les têtes d’affiche du salafisme marocain.