Le roi est de nouveau sujet de dispute politicienne entre le PAM et le PJD. Le président du groupe des députés de la Lampe a riposté aux propos tenus, le dimanche à la fondation Abderrahim Bouabid, par le secrétaire général du Tracteur sur le timing de la présentation en 2007 du plan d’autonomie au Sahara occidental. Ilyas El Omari a estimé que le royaume aurait dû attendre de soumettre sa proposition au Conseil de sécurité, insinuant même une erreur de la part des responsables marocains : «Dans les techniques des négociations, le maximum [qu’on peut céder] n’est jamais présenté de manière aussi facile». Dans son discours du 6 novembre, le souverain avait annoncé que «l'initiative d'autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir».
Le PJD défend le roi
Hier, dans une allocution à l’occasion d’une réunion du groupe des députés du PJD, Abdellah Bouanou a contesté la position d’El Omari. Il est allé même jusqu’à la considérer comme une «accusation directe à l’encontre du roi Mohammed VI [et] une atteinte aux engagements du Maroc envers ses amis internationaux», alors que le royaume est encore dans une crise ouverte avec le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et ses alliés au Conseil de sécurité.
Bouanou a pointé du doigt, encore une fois, la responsabilité du PAMiste dans l’issue tragique de Gdim Izik en novembre 2010. Des accusations déjà exprimées par Abdelilah Benkirane, alors secrétaire général de la première force de l’opposition parlementaire, à l’encontre des agissements d’El Omari durant les quatre semaines ayant précédé le démantèlement du campement de fortune de Laâyoune par les forces de l’ordre marocaines.
A l’exception du PJD, aucune autre formation politique, qu’elle soit de l’opposition ou de la majorité gouvernementale, n’a osé commenter les propos d’Ilyas El Omari. Des déclarations qui lézardent une certaine unanimité autour du plan d’autonomie au Sahara soumis aux Quinze il y a neuf ans. La position du secrétaire général du Tracteur annonce-t-elle une révision de la proposition marocaine ou serait-elle une autre manifestation du jeu d’influence entre certains centres de pouvoirs ?