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Grand Angle

France : Charlie Hebdo et Riss ne sont plus Charlie ! [Edito]

Fini le temps des «On est tous Charlie !». Il semblerait que la défense de la liberté d’expression ait volé en éclats sous les coups de boutoir de l’Etat d’urgence. Charlie Hebdo lui-même n’y a pas résisté. Irrévérencieux au siècle dernier, il est depuis quelques années un allier objectif des Sarkozy, Valls et autres faucons du pouvoir politique français. Explications.

Publié
Laurent Sourisseau alias Riss / SIPA - Wikipedia
Temps de lecture: 3'

Charlie Hebdo multiplie les bévues. Après avoir fait pleurer le père de Aylan Kurdi, l’enfant syrien mort noyé, dont le corps a été retrouvé sur une plage de Turquie, le magazine satirique se la joue clown des génocidaires Hutus, en consacrant sa couverture post-attentats de Bruxelles au chanteur Stromae, dont le père (Tutsi) a été massacré au Rwanda.

Caricatures de mauvais goût diront les défenseurs du journal, même s’ils sont de plus en plus discrets tellement l’humour des héritiers du grand Choron devient plus nauséabond qu'irrévérencieux. Le dernier billet de Riss (auteur des deux dessins sus-cités) ne peut pas bénéficier de l’excuse de l’humour incompris. Adoptant une mine sérieuse, le directeur de publication nous fait une leçon de morale des plus culottée.

Les salades de Ris-Orangis

Sa première cible, l’intellectuel Tariq Ramadan qui est complice des terroristes selon lui. Rien que ça ! «Juge et partie», explique Riss car l'islamologue a le grand défaut, celui d’être musulman. Décréter qu’un musulman ne peut être islamologue, c’est tout comme reprocher à Aimé Césaire et Frantz Fanon d'écrire sur le racisme anti-noir, ou Simone de Beauvoir d'être une fervente militante du féministe. Sous couvert d'un parallèle fallacieux (juge et partie) qui ne concerne en rien un islamologue, un professeur ou un conférencier puisque il n'a ni pouvoir de juger ni celui d'arbitrer, Riss propose une confiscation de la parole qui en dit beaucoup sur la réminiscence du discours paternaliste en France.

A la manière du "Touche pas à mon pote" de SOS Racisme et d'une gauche qui parlait en lieu et place de ceux qu'ils avaient baptisé "Beurs", la plume de Charlie Hebdo a d’ores et déjà choisi les porte-paroles autorisés : les dominants et leurs marionnettes de ventriloques. Pour les victimes de racisme, acceptez donc en silence votre rôle de bouc émissaire permettant d'annihiler toute revendications sociales, économiques ou politiques de l'ensemble des dominés.

Mais, Riss, de son vrai nom Laurent Sourisseau, ne se contente pas de désigner Tariq Ramadan comme complice des terroristes. En réalité, les mamans qui osent porté un foulard (Hermès ou Tati) sur la tête -et non autour du cou- sont également des pousse-au-crime ! Etonnant comment vous pouvez passer du statut de fashionista à suppôt de terroristes à plus ou moins 15 centimètres près. Le port d'un foulard devient une science à manier avec délicatesse face aux nouveaux chevaliers d'une laïcité dévoyée. On pourrait croire qu’ils ne savent plus quoi inventer comme nouvel argument pour polariser une société qui leur échappe de plus en plus, mais c’est sans compter sur leur talent créatif.

Le gang des chocolatines fait son retour

Après les femmes, Riss -probablement inspiré par les chocolatines de Jean-François Copé- s'attaque aux boulangers. Enfin les boulangers musulmans surtout. Vous savez celui qui vous accueille avec un sourire, qui en plus des croissants (il n'est pas rancunier le boulanger muslim) propose également des gâteaux au miel et autres saveurs exotiques. En réalité sous la farine se cache le projet du grand remplacement cher à Camus et tous les identitaires, nous explique Riss. Pourquoi n’y avait-on pas pensé avant ? L’aile pâtissière d’Al Qaïda est donc déjà parmi nous. Flûte !

Mais Riss, armé de son sandwich jambon-beurre, ne se démonte pas face à la menace terroriste. Il nous donne même la solution : il ne faut plus avoir peur. Non pas des terroristes, mais ne plus avoir peur d'être raciste et islamophobe. Eurêka ! Il en profite pour séparer deux catégories d'individus : les victimes, un "nous" qu'il ne définit pas vraiment mais qu'on devine en creux ; et "eux", les terroristes bien sûr ainsi que tous ceux qui leur ont préparé le terrain : les boulangers arabes, les femmes voilées, les jeunes français issus de l'immigration, et tous ceux qui font leurs prières 5 fois par jour.

Pour conclure avec humour, une petite punchline dédicacée à Laurent Sourisseau, héritier par défaut d’un canard jadis volontiers irrévérencieux : d'un trou du cul au colon, la différence tient dans l'épaisseur d'une feuille de PQ.

Edito de Riss

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Riss, ou les attaques sélectives
Auteur : bedji
Date : le 02 avril 2016 à 07h57
c'est vrai si ton combat est si pur, Riss, va t'attaquer à la finance internationale et au sionisme: ce sont 2 très beaux sujets à traiter d'urgence dans ce monde (en plus du terrorisme "musulman")
gauche de merde!
Auteur : malcomix_22533
Date : le 31 mars 2016 à 22h44
Cet abrutis je lui dis vas te manger des quenelles de 180 , attaque toi à la finance internationale et au sionisme si tu es si rebelle que ca !
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