L’actuelle crise avec le secrétaire général des Nations Unies est à l’origine d’une nette baisse de l’intensité du débat politique interne au Maroc. Depuis le communiqué du gouvernement publié le mardi 8 mars à la suite des propos tenus par Ban Ki-moon à l'occasion de ses visites dans les camps de Tindouf et à Alger, les différents acteurs politiques ont tous convenu d’enterrer la hache de guerre et d’afficher un front uni destiné à défendre une même et unique position.
L’observation de cette trêve temporaire va permettre de mettre en berne les divergences politiques jusqu’au vote, vers la fin avril, par le Conseil de sécurité d’une nouvelle résolution sur la question du Sahara occidental.
Pas de dispute entre PJD et PAM
Cet engagement est respecté à la lettre par Abdelilah Benkirane. Le secrétaire général de la Lampe évite, depuis le 8 mars, d’animer des meetings politiques. La semaine dernière, il n’a par exemple pas présidé le lancement de la caravane de la jeunesse du PJD. Et hier à Meknès, il était le grand absent de la cérémonie de clôture de ce même événement. D’habitude, le SG du PJD tient à assister personnellement aux réunions avec les jeunes de son parti, en témoigne sa participation à la rencontre de l’Ourika du 1er janvier 2015.
Mieux, le PJDiste a mis en sourdine ses traditionnelles critiques contre le PAM et son secrétaire général, Ilyas El Omari. Le Tracteur respecte, également, la trêve. Et il en est de même pour le RNI. La formation présidée par Salaheddine Mezouar observe depuis deux semaines un silence complet concernant ses positions contre le PJD. La dernière sortie de son bureau politique hostile au ministre de la Justice, Mustapha Ramid, remonte en effet au 7 mars. Il réagissait alors aux verdicts prononcés par des tribunaux contre de hauts cadres de la Colombe accusés de fraudes électorales lors des scrutins du 4 septembre.
On devrait, de toute évidence, voir s’exprimer cette unité retrouvée des acteurs politiques marocains lors de la présentation par le secrétaire général de l’ONU d’un nouveau rapport sur le Sahara, début avril.