Le passage d’une Marocaine, Nezha Berri, sur France 24/arabe pour défendre la position officielle du royaume sur le Sahara occidental, n’est pas passé inaperçu. Son face à face avec Essahel ould Mailid, un partisan du Polisario qui réside en France, restera dans les mémoires des Marocains.
Le jeune, un habitué des plateaux de la chaine française, prétend être le «coordinateur général et le porte-parole du réseau d'information Maizirat au Maghreb arabe». En réalité, l’entité qu’il dit représenter se limite à un petit site web, animé par un groupe de jeunes défendant les thèses du Polisario, depuis le Sahara sous contrôle marocain.
Au delà de la prestation de Nezha Berri lors de l'émission de débat, c'est son passé sulfureux qui a ressurgi, au point de recevoir une volée de bois vert sur les réseaux sociaux. En effet, on voit la Marocaine dans certaines vidéos user d'un langage d'une extrême vulgarité. Les internautes n'ont pas hésité à fustiger France 24 mais aussi les autorités marocaines, tous les deux coupables selon eux du choix de Nezha Berri.
Mais que s’est-il passé pour que France 24/arabe jette son dévolu sur une Marocaine, membre d’une association peu connue ? En effet, Nezha Berri occupe depuis le 27 octobre 2015, le poste de «conseillère et consultante internationale en diplomatie et porte-parole» pour la Coordination européenne au Sahara autonome du Maroc (CESAM).
La version de France 24
Des sources nous indiquent que la chaîne française avait au préalable contacté des membres du gouvernement, des représentants de partis politiques, et même des experts marocains pour débattre avec le représentant pro-Polisario. N'ayant obtenu aucune réponse favorable, la chaîne s'est tournée vers un universitaire marocain officiant également au sein d'un centre d’études et de recherches, connu pour sa proximité avec certaines sphères au pouvoir. C'est ce dernier qui orientra France24 vers le CESAM et in fine vers Nezha Berri.
Aujourd’hui, le directeur général de France 24 a défendu sur goud.ma «le professionnalisme» de ses services. Pourtant, une simple recherche sur YouTube aurait été suffisante pour retracer les "exploits" de cette invitée, que la décence nous interdit de diffuser par respect pour nos lecteurs.
La colère des internautes marocains est donc compréhensible. Comment sur un sujet politique aussi sensible, impliquant le secrétaire général des Nations Unies, la chaîne publique française a pu offrir une tribune aussi prestigieuse à deux personnes à l'expertise douteuse pour refléter les positions respectives du Maroc et du Polisario ?