Ban Ki-moon a réagi indirectement aux vives critiques portées contre lui par le gouvernement marocain l’accusant de se faire l’avocat du Polisario. «Le secrétaire général est convaincu que lui et les Nations Unies sont neutres» sur le dossier du Sahara occidental, a souligné à la presse Farhan Haq, l’un des porte-paroles du Sud-coréen.
Mardi soir Rabat, un communiqué de l’exécutif affirmait que les propos tenus par Ban Ki-moon à l’occasion de sa visite dans les camps de Tindouf étaient «inappropriés politiquement, inédits dans les annales de ses prédécesseurs et contraires aux résolutions du Conseil de sécurité. Ces propos outrageux blessent les sentiments de l’ensemble du peuple marocain».
Le fonctionnaire onusien a tenté de minimiser l’impact politique des déclarations de son supérieur hiérarchique. Il a ainsi expliqué qu’«au terme de son mandat (qui prendra fin le 31 décembre 2016), il [Ban Ki-moon, ndlr] souhaite s’assurer que ce problème continuera d’être inscrit sur l’agenda international». Il a par la suite précisé que le secrétaire général était déterminé «à trouver une solution à la situation au Sahara occidental».
Rabat doit se préparer à l’après Ban Ki-moon
La sortie du porte-parole a peu de chance d’infléchir la position du Maroc. La rupture avec le Sud-coréen est établie. En revanche, le royaume doit se préparer à l’après Ban Ki-moon. Le poste de secrétaire général des Nations Unies devrait revenir à un citoyen du Vieux continent, probablement en provenance de l’Europe de l’Est.
Jusqu’à présent, l’ONU a reçu six demandes de candidatures pour la succession du Sud-coréen. Elles émanent de Srgjan Kerim, de Macédoine, Vesna Pusic, de Croatie, Igor Luksic, du Monténégro, Irina Bokova, de Bulgarie, Danilo Türk, de Slovénie, et Natalia Gherman, de Moldavie. L'Assemblée générale compte organiser des rencontres avec les candidats du 12 au 14 avril prochain.
Parmi les six prétendants, le Maroc devrait appuyer la candidature d’Irini Bokova, la présidente de l’UNESCO. La Bulgare entretient plutôt de bonnes relations avec les officiels marocains. Et ce n’est pas un hasard si la ministre déléguée aux Affaires étrangères, Mme Mbarka Bouaida, s’est déplacée le 8 mars à Paris pour des entretiens avec Mme Bokova.
La même démarche devrait être suivie avec les autres candidats afin d’éviter de mauvaises surprises à l’avenir.