A en croire le quotidien Assabah, Hillary Clinton serait favorable à un deuxième mandat de Benkirane à la tête du gouvernement à l’issue des législatives du 7 octobre prochain. La candidate aux primaires du parti démocrate aurait salué l’exception marocaine dans la région arabe en ce qui concerne l’intégration des formations islamistes dans le jeu politique, ajoute la publication arabophone.
Cinq ans après la vague du «Printemps arabe» de 2011, seul le PJD a su résister aux pressions de ses opposants en réussissant à se maintenir, non sans grandes concessions, à la tête d’un gouvernement aux prérogatives limitées. En revanche la formation Ennahda de Rached Ghannouchi en Tunisie et les Frères musulmans de Mohamed Morsi en Egypte ont été contraints à céder le pouvoir.
Hillary Clinton et la proximité avec les partis islamistes
Le souhait de l’ancienne première dame des Etats-Unis ne constitue pas une surprise. Durant son passage au Département d’Etat, Mme Clinton avait intensifié le dialogue, initié par son prédécesseur en 2006, avec les cadres des formations islamistes, notamment les Frères musulmans. Les Tunisiens d’Ennahda étaient également dans les petits papiers des Américains.
En mai 2011, soit seulement quatre mois après la chute du régime de Ben Ali, une délégation d’Ennahada conduite par son secrétaire général Hamadi Jebali avait effectué, sur invitation d’Hillary Clinton, un déplacement à Washington. Après les élections d’octobre de la même année qui s’étaient soldées par la victoire des islamistes et avait porté le même Jebali à la présidence du gouvernement, Mme Clinton avait multiplié les visites à Tunis et les appels aux Européens à aider financièrement la jeune démocratie.
Avec le PJD, Hillary Clinton n’avait pas besoin d’initier les discussions. Le dialogue entre les islamistes marocains et l’administration américaine a commencé timidement lors du deuxième mandat de son époux à la Maison Blanche. Il s’est ensuite consolidé avec le républicain Georges W. Bush grâce notamment à son ambassadeur à Rabat, Thomas Riley (2003- 2009) et à l'antenne marocaine de l’International Republican Institute.