Séquestration de Marocains à l’aéroport d’Alger : L’ambassadeur du royaume reçu par le n°2 de la diplomatie

L’ambassadeur marocain à Alger a été reçu, hier, au siège du ministère des Affaires étrangères, indique aujourd’hui le quotidien El Moujahid relayant un communiqué du département de Lamamra. Le diplomate a eu une entrevue avec Abdelkader Messahal consacrée à l’examen du flux "massif" et "inhabituel" de ressortissants marocains à destination de la Libye à travers l’Algérie.

Le ministre a fait savoir à l’ambassadeur du royaume, selon la même source, que «le contexte sécuritaire actuel particulièrement sensible impose la plus grande vigilance» et du coup «exige le renforcement de la coopération entre les pays de la sous-région, à l’instar de celle existant entre l’Algérie et la Tunisie en matière, notamment, de rapatriement de leurs ressortissants respectifs».

Alger fait l’amalgame entre migrants clandestins et jihadistes

Cette réunion fait suite aux protestations non-officielles du royaume suite à la séquestration d’environ 80 Marocains à l’aéroport Houari Boumediene par les autorités locales alors qu’ils projetaient de rejoindre la Libye. Une destination très prisée par les candidats à l’immigration illégale qui souhaitent se rendre à l’Italie.

Cette pression de Rabat a permis au moins de lever le blocus du transit des Marocains actuellement à Alger, détenant des documents de séjour ou de travail en Libye. Les autres «ne disposant pas de justificatifs motivant leur déplacement en Libye, feront, quant à eux, l’objet d’un rapatriement vers leur pays d’origine», menace le communiqué du ministère des Affaires étrangères. Et de conclure que les autorités du voisin de l’Est mettront à la disposition des refoulés «un moyen de transport pour assurer le retour au Maroc».

La séquestration de ce groupe de ressortissants marocains pose question d’autant plus que les responsables algériens savent parfaitement faire la différence entre migrants clandestins et aspirants djihadites. En Libye, il y a d'ailleurs des centaines de ressortissants algériens, fuyant la misère comme les Marocains, qui attendent sur les côtes libyennes un bateau vers l’Italie.