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Grand Angle  

Chantage contre le roi du Maroc : La justice se prononcera sur le recours des journalistes le 26 janvier

La cour d'appel a décidé de ne pas se prononcer tout de suite sur le recours d'Eric Laurent et de Catherine Graciet demandant à écarter de l'enquête les enregistrements des 2ème et 3ème rendez-vous. Le stratégie bien étudiée vise à vider l'enquête pour «tentative de chantage et d'extorsion de fonds» de toute sa substance. 

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Le verdict de la cour d'appel pourrait faire basculer le procès. Suite à la requête d’Eric Laurent et Catherine Graciet pour l’annulation des enregistrements des 2ème et 3ème rendez-vous, la cour d’appel de Paris a indiqué à l’issue de l’audience à huis-clos qu’elle ne se prononcera que le 26 janvier prochain, rapporte l’AFP.

Dans le procès qui les oppose à l’Etat du Maroc, Eric Laurent et Catherine Graciet avaient adopté comme ligne de défense d’attaquer l’enquête. Les deux journalistes français avaient alors introduit une requête pour que les enregistrements des 2ème et 3ème rendez-vous soient écartés de l’instruction. Ils estiment avoir été piégés par des écoutes illégales et une enquête jugée déloyale.

Les deux journalistes français reprochent au parquet de Paris d’avoir autorisé l’émissaire du roi à les enregistrer lors des deux derniers rendez-vous tout en sachant qu’une instruction avait été ouverte après la première rencontre. La stratégie des deux journalistes est très habile. Si la justice consent à écarter les deux enregistrements, l’enquête s’en trouverait fortement affaiblie.

Une habile stratégie qui pourrait faire s'écrouler l'article

Sur l’enregistrement à peine audible effectué avec le téléphone portable logé dans la poche de l’émissaire du roi lors  du 1er rendez-vous, plane déjà le doute. Un laboratoire lyonnais avait indiqué qu’il avait été retravaillé. C’est pourtant au cours de cette première entrevue que la proposition des 3 millions d’euros contre la non publication du livre à charge coécrit par Eric Laurent et Catherine Graciet.

C’est lors du 2ème rendez-vous, que le nom de Catherine Graciet est évoqué, son confrère indiquant qu’elle est au courant de tous les détails du deal. Quant à l’enregistrement du 3ème rendez-vous, il a été fait lors de la renégociation du montant de 3 à 2 millions. Les deux journalistes signent un accord écrit à la main par Catherine Graciet et empochent chacun une «avance» de 40 000 euros chacun avant d’être interpellés à la sortie du restaurant parisien.

En écartant les deux derniers enregistrements, c’est toute l’enquête qui serait vidée de sa substance. Et le procès ne tournerait plus qu’autour de la parole de l’avocat marocain contre celle des deux journalistes. Pour rappel, Eric Laurent et Catherine Graciet ont été mis en examen en août dernier pour «tentative de chantage et d’extorsion de fonds» sur la personne du roi Mohammed VI. Les deux journalistes français sont accusés d’avoir voulu monnayer la non-publication de leur livre en échange de la somme de 2 millions d’euros.  

Chronologie des rendez-vous qui ont conduit à la mise en examen des journalistes français

23 juillet 2015 : Eric Laurent qui prépare un livre à charge contre la famille royale, contacte depuis Paris le secrétariat du Palais royal pour demander un rendez-vous avec Mounir Majidi. La secrétaire prend le message suivant : « Merci à Monsieur Majidi de me rappeler, j'ai des éléments d'une extrême gravité à lui communiquer ». Mounir Majidi lui envoie comme émissaire l'avocat Hicham Naciri avec lequel Eric Laurent échange quelques sms avant de convenir d'un premier rendez-vous.

11 août 2015 : Eric Laurent rencontrent au bar du Royal Monceau Hicham Naciri qui enregistre la conversation au moyen de son téléphone portable. Il est question du Japon d'où l'avocat du palais revient de vacances. C'est au cours de ce premier entretien que la somme de 3 millions d'euros est évoquée pour la non-publication du livre à charge. L'Etat marocain porte plainte pour chantage et extorsion de fonds devant le parquet de Paris.

21 août 2015 : L'avocat marocain et le journaliste français se revoient pour un second rendez-vous, cette fois-ci sous surveillance policière. Eric Laurent explique que Catherine Graciet est au courant de la négociation. Une information judiciaire est ouverte et placée sous la supervision de 3 juges d'instruction.

27 août 2015 : Eric Laurent et Catherine Graciet rencontre Hicham Naciri au restaurant de l'hôtel Raphaël dans le 16ème arrondissement de Paris. Les deux journalistes sont filmés et photographiés par la police à leur arrivée, leur conversation est aussi sous écoute. Après renégociation du montant (2 millions au lieu de 3), Catherine Graciet aurait rédigé en 3 exemplaires un manuscrit de renonciation à la publication du livre. L'avocat leur remet une enveloppe de 40.000 euros chacun en billets répertoriés. Les journalistes signent, prennent l'argent et sortent du restaurant parisien où ils sont arrêtés et placés en garde-à-vue avant d'être mis en examen pour "chantage et tentative extorsion de fonds" sur la personne du roi.

Article modifié le 2015/12/17 à 10h10

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Mal acquis
Auteur : banou el hellel
Date : le 15 décembre 2015 à 21h04
Cette histoire de chantage , c'est trop gros pour y croire , ces deux journalistes , ils ne sont pas idiot à ce point là , de faire un chantage à un roi ou un président d'un Etat .
En tant que marocain et monarchiste je ne crois pas du tout à cette histoire à dormir debout .
Si plus pour faire pression sur tout journalistes qui veut déballer une histoire de gros sous bien mal acquis de notre roi .
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