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Grand Angle

Espagne : La justice classe sans suite les plaintes des familles des migrants morts noyés en 2014 près de Ceuta

Affaire classée! Voilà la réponse de la justice espagnole aux plaintes des familles des victimes dans l'affaire de la mort par noyade au bord de Ceuta de plusieurs migrants subsahariens en février 2014. La décision a provoqué un tollé en Espagne. Mais pendant que les ONG s'indignent, les autorités expriment leur joie. Détails

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Photos de l'incident en février 2014/ Crédit Photo: El Pais
Temps de lecture: 2'

La justice espagnole vient de disculper les 16 gardes civils espagnols en rendant un non-lieu dans l’affaire des migrants morts noyés en tentant de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta au Maroc, indique une dépêche de l’AFP.  Dans son arrêté la juge a estimé que «qu'aucun indice»  ne permettait  «d'affirmer que les agents inculpés avaient fait un usage inapproprié de l'équipement anti-émeutes». La magistrate a fait valoir que «les migrants n'étaient pas des personnes en danger en mer qui avaient besoin d'aide selon les termes de la Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (SOLAS) et de la convention internationale de 1979 sur la recherche et le sauvetage maritimes» allant même jusqu’à motiver sa décision par le fait que  les migrants avaient «assumé le risque d'entrer illégalement en territoire espagnol, par la mer, à la nage, en masse et en profitant de la nuit, en portant une grande quantité de vêtements et sans tenir compte des mesures dissuasives»

Cette décision qui classe sans suite les plaintes a beaucoup ému les familles des victimes originaires du Sénégal, de Côte-d’Ivoire et du Cameroun. «La justice n'est pas la même pour les riches et les blancs et pour nous qui sommes noirs et pauvres» déclare une mère des victimes dans des propos rapportés à l’AFP par Helena Maleno, présidente de l’association Caminando Fronteras. Dans un autre témoignage rapporté par la même source, un frère d’une des victimes évoque «un manque de respect impressionnant envers la mémoire du mort». Dans la foulée de cette décision, plusieurs ONG espagnoles se sont indignées. La Fédéracion Andalucia Acoge a exprimé «sa tristesse et sa colère». De même que la commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR) qui condamnant ce non-lieu exige que la lumière soit faite sur cette affaire.

Les ONG indignées de la décision, le gouvernement exulte

Du côté des autorités, on se déclare satisfait. Le ministre de l’Intérieur espagnol commentant la décision a déclaré à EFE : «Je ne peux rien dire d’autre que le respect absolu de l’indépendance du pouvoir judiciaire me réjouis». Lui emboitant le pas, le délégué du gouvernement à Ceuta a indiqué ne pas avoir douté de l’innocence des gardes civiles et que la décision de non-lieu est «une satisfaction et une joie».

Pour rappel, en février 2014, un groupe de 200 migrants subsahariens avaient tenté de gagner, à la nage, l’enclave de Ceuta. La police espagnole avait alors utilisé des moyens anti-émeute dont des flashballs pour les repousser. 15 migrants sont morts dans cet incident ; 5 de leurs corps échouant sur les plages espagnoles et les 10 autres corps sur des plages marocaines. Une vingtaine de migrants seulement avaient réussi à atteindre vivants Ceuta. Les associations de défense des droits de l’homme s’étaient alors saisies de l’affaire en appuyant les familles des victimes dans leurs plaintes.

Aujourd’hui, après  la décision, l’association unifiée des gardes civils  exige une rétractation publique des associations. Ces dernières, Camiando Fronteras en tête, ont indiqué qu’elles feraient appel de la décision.

ceuta et mellila ,quand,???
Auteur : abdennahi
Date : le 16 octobre 2015 à 19h11
ce sont ces même qui nous font la morale concernant le Sahara ???preuve que les conseilleurs ne sont pas les payeurs .
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