France : Les musulmanes s'expriment sur les pratiques religieuses en entreprise

Le cabinet d’études InAgora a décidé de donner la parole aux femmes musulmanes en France afin qu’elles se prononcent sur les pratiques religieuses en entreprise. L’enquête de terrain du cabinet spécialisé dans l’étude du fait religieux s’est faite entre avril et juin 2015 sur un échantillon de 250 salariées musulmanes et pratiquantes en Ile de France interrogées par questionnaire dont 30 ont passé des entretiens individuels. «Personne n’avait jamais interrogé ces femmes. Seuls les managers avaient été sollicités sur ces questions », raison qui a poussé le cabinet InAgora à mener cette enquête, loin des polémiques comme le souligne Libération.

L’étude de 50 pages s’est penchée sur les motivations des femmes interrogées à étendre leurs pratiques religieuses en entreprise. Et les résultats ont été plutôt surprenants. La priorité numéro 1 pour  64% des femmes interrogées est la prière. Cette priorité devance le port du voile dont 23% estime qu’elle est la première priorité alors que 10 % place la pratique du ramadan devant. Il faut signaler que le port du voile est cité en priorité secondaire par 34% des sondées.

Le respect de la prière au lieu de travail préoccupe aussi 

Même si les personnes interrogées reconnaissent prier en cachette, elles ne réclament pas pour autant la construction au sein de l’entreprise d’une salle de prière.  5% d’entre elles voient la nécessité d’un local de prière dans leur entreprise. Ce qu’elles revendiquent cependant c’est que les autres respectent leurs désirs de prier dans l’entreprise si une ou plusieurs prières coïncident avec les horaires de travail. Cependant, selon le même sondage, 26% des salariées interrogées estiment que leur entreprise autorise la prière pendant les pauses.

A contre courant des idées reçues, 50% des entreprises où travaillent les sondées autorisent le port du voile en entreprise. Mais pour 34% d’entre elles, les patrons sont fermés à la discussion sur les pratiques religieuses. 20% estime leurs patrons assez ouverts tandis que 12% seulement les trouve très ouverts. Pour 33% leurs patrons sont ouverts mais partiellement.

«Cette étude ouvre de nouveaux horizons sur la compréhension des comportements religieux en entreprise et permet une meilleure connaissance de leurs fondements. Une meilleure appréhension de ces phénomènes constitue une première étape vers la résolution des difficultés qu’ils peuvent susciter» concède le cabinet à l’origine de l’étude.